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Voici un curieux tableau, composés d’êtres qui semblent  totalement étrangers les uns aux autres. On est loin d'un numéro collectif, chacun a l'air dans son coin et semble ignorer ce que fait l'autre. Par contre ce qui est certain c’est que nous sommes au music-hall, c’est du moins le titre de cette toile. 

Sous nos yeux se déroule une scène se voulant un peu coquine montrant une jeune artiste dépoitraillée, seins nus, semblant présenter un numéro avec le concours de trois chiens blancs. Ce sont des spitz allemand connus aussi sous le nom de Loulou de Poméramie. Les trois toutous, chapeautés de surprenants et originaux couvre-chefs donnent à cette scène un côté cucul la praline. Les deux cabots à droite, dressés sur leurs pattes arrière, font le beau et semblent absents par ce qui se passe autour d’eux. Le troisième clébard porte une sorte de cocarde tricolore sur le haut de son crâne. Assis il semble attendre un geste de la jeune femme. C’est du moins ce que son regard nous suggère. Enfin n’oublions pas l’élément principal, au milieu cette jeune femme se dodinant tout en paraissant totalement enfermée dans ses pensées, étrangère à ce qui se déroule autour d’elle.  Bref toute cette disposition donne à ce tableau un aspect surréaliste et irréel.  En remet une couche supplémentaire cette sorte de guirlande courant derrière la tête de notre héroïne ainsi que les rubans colorés décorant sa chevelure. 

Sommes-noue en présence d'un tableau symbolique ?

Et si c’est le cas, que peut-il bien inspirer ? suggérer ?

Certains diront qu’il ne faut être le chien de personne. La vie ce n'est pas obéir continuellement en remuant la queue pour faire plaisir à un quelconque maître  

D’autres comme Montaigne verront que "L'amitié du chien est sans conteste plus vive et plus constante que celle de l'homme."

Bref ce qui est avantageux avec les symboles c'est que l'on peut dire tout et son contraire. En effet c’est à chacun de nous de trouver ses propres idées derrière les images. En quelque sorte à chacun sa vérité comme indiquait Pirandello.

Mais revenons à cette toile un peu ésotérique au camaïeux aux couleurs pastels. Cette huile sur toile, format 117 x 89,5 cm, brossée en 1925 par Mariette Lydis (1894 - 1970) une artiste peintre, graveur, illustratrice d’origine juive autrichienne semble représentative de la période Art déco et de l'école de Montparnasse caractérisé notamment par des coloris subtils, des compositions raffinées alliés à une finesse du trait.

Mariette Lydis est bien connue par ses estampes et ses illustrations aux nuances délicates où les personnages féminins sont très présents. On lui connait beaucoup de portraits d’êtres émouvants ou exquis. Par contre cette huile semble être une de ses rares incursions dans le monde du spectacle... 

 

Tag(s) : #Art
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