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Edmond Rainat fut non seulement un maître du trapèze mais aussi un père d'élève pour de nombreux artistes et, cette liste n’est pas exhaustive comme les Zemganno, Joan Tanya (voir blog21/09/2013), Andrée Jan (voir blog13/12/2018), les Géraldos, les Rodréano, ou les Rios…

Une de ses élèves, peut-être moins célèbre, née à Saint-Leu dans une famille de lutteurs et d’haltérophiles, Jeannine Raymonde appris à son contact et dès l’âge de huit ans les secrets de cet agrès. Surnommée la Shirley Temple du trapèze elle s’entraînait chaque jour dans le jardin familial, entre un marronnier et un mur, son père lui ayant fixé une barre de soutien…  ce qui lui permet de se produire dans des kermesses locales.

Retrouvant son professeur quelques années plus tard, elle a alors vingt et un ans, et pour combattre un psoriasis, elle va souffrir le martyr sous la férule d’Edmond Rainat pour acquérir la force et la technique pour manier cet agrès. Et très curieusement ces exercices vont lui permettre aussi de guérir d’une pleurésie humide. Elle en aura la confirmation bien plus tard, lorsque postulant à Air France un emploi d’hôtesse de l’air, lors de la visite médicale d’embauche, le contrôle radiographique ne découvrit plus aucune trace au niveau de ses poumons.

En 1948, Charles Spiessert (voir blog24/06/2015), le patron du cirque Pinder demande à Rainat de monter pour la tournée un numéro aérien présentant une grande féerie aérienne. Cette attraction aérienne comprendra, outre Givris et Polwa, les sœurs Omanis, les Astérias, mais aussi les Rainat’s Girls, dont fait partie une certaine Diane Deriaz, autrement dit Jeannine Raymonde, qui va partir pour deux tournées avec le cirque Pinder. Notons qu'au même spectacle Rainat devenu Edmondo est aussi du programme pour proposer des équilibres sur table.

Diane Deriaz, car tel est son nom désormais, relate dans "La Tête à l’Envers" un livre autobiographique, paru en 1988 chez Albin Michel ses mois de tournée, sa vie chez Pinder qui commence chaque matin à 6h00 pour se terminer la nuit vers 1h00. En 1950 elle va faire partie du spectacle d’un cabaret parisien aujourd’hui disparu : Le Bal Tabarin. Diane Deriez devient alors membre des Omanis, réunissant quatre trapézistes, qui proposent sur un manège aérien des figures acrobatiques. "Pour une ancienne du cirque Pinder c’est l’enfance de l’art", indique-t-elle.

En parallèle sous la direction d’Albert Rancy (voir blog17/06/2018) elle va apprendre à monter à cheval. Puis quand Tabarin ferme ses portes elle va mettre au point un numéro de trapèze Washington qu’elle va proposer à La Nouvelle Eve un cabaret qui venait d’ouvrir à Paris. L’affaire ne se fit pas, mais il reste tout de même quelques images de ce numéro dans le film documentaire de Jacques Baratier "Cité du Midi". Plus tard en 1983 elle va jouer aussi un petit rôle dans un autre film de Baratier "l’Araignée de satin" puis en 1990 elle apparait dans "Rue du Bac" de Gabriel Aghion.

En 1952 délestant le trapèze elle se lance dans le catch féminin jusqu’à ce qu’une chute lui interdise la poursuite de son art. Comme on le voit Diane Deriaz, aventureuse et non aventurière, sans jamais forcer le hasard au gré d'un destin au tempo frénétique, elle a fait de sa vie une succession de situations insolites et de rencontres étonnantes que je vous laisse découvrir en lisant son attachant livre de souvenirs, qui fut même traduit en japonais, langue qu’elle apprit en étant un temps hôtesse de l’air de la Japan Airlines.

 

Tag(s) : #Aériens
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