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Publié par cirk75

Célèbre acrobate et danseuse de corde adulée au XIX° siècle née, Marguerite-Antoinette Lalanne n'a que cinq ans lorsqu'elle rejoint ses parents, Jean-Baptiste Lalanne et Hélène Masgomieri, membres de la troupe des Grands-Danseurs du Roi. Rappelons que cette compagnie fondée en 1753 par Jean-Baptiste Nicolet, était composée des meilleurs acteurs, danseurs de corde, acrobates et artistes en tous genres spécialisés dans la farce. Cette troupe obtient le 23 avril 1772, à l'issue d'une représentation à laquelle assistent Louis XV et Madame du Barry, sa dénomination royale devenant le théâtre des "Grands Danseurs du Roi". Et c’est dans cette compagnie que Marguerite fait ses débuts d'artiste sous le nom de "la petite Basquaise".

Mais suite à une mauvaise chute de Jean-Baptiste Lalanne, toute la famille se retrouve sans engagement et décide de quitter Paris pour reprendre une existence aventureuse. Pendant leur séjour à la foire de Tours, le grand rendez-vous des forains de l'époque, Marguerite apprend les principes de la danse de corde et sous le nom de "Mlle Ninette" fait ses premières apparitions en public comme danseuse de corde. Le succès pour Marguerite est immédiat aussi ses parents décident de former leur propre troupe et parcourt la France. Mais après quelques années difficiles ils intègrent la troupe Houssaye puis celle du cirque Roussi.

Douée pour la danse elle se met sous la protection de quelques grands et célèbres danseurs du Roi. Elle fait la connaissance de Pierre Saqui, qu’elle épouse à Tours en 1805. Sa réputation ne cesse de grandir, sa notoriété embrase la capitale, ses exercices très prisés sous L’Empire, attirent un public de plus en plus nombreux. Devant la prolifération des troupes rivales, "la divine Basquaise" comme se fait dorénavant appelée, se produit en province et à l’étranger. En 1814 à Liège : elle se fait connaître dans cette ville sous le titre de "première artiste funambule de S.M. le roi Louis XVIII, directrice des fêtes et ascensions du Gouvernement".

En 1816, elle obtient le privilège d'occuper une salle au boulevard du Temple, connu comme le "boulevard du Crime". Le Théâtre de Madame Saqui connaît un succès ininterrompu jusqu'en 1830. Mais suite aux déboires financiers, dus à une mauvaise gestion de son frère Baptiste et aussi à l'épidémie de choléra de 1832, qui rend l'exploitation des théâtres désastreuse, elle doit céder son privilège et à quarante-sept ans, Madame Saqui reprend sa vie nomade pour continuer d'exercer son métier de danseuse de corde jusqu'à soixante-quinze ans. Elle décède à Neuilly-sur-Seine dans sa quatre-vingtième année.

Quelques années plus tard en 1907, le chroniqueur et journaliste français Paul Ginisty fait paraitre une biographie de cette célèbre artiste sous le titre de "Mémoires d’une danseuse de corde". Dans ce livre il relate certaines aventures dont celle avec Pierre Klavdievitch Moussine-Pouchkine, capitaine des cosaques, De cette liaison, naquit semble-t-il, en janvier 1816 une petite fille Ekaterina Petrovna, qui deviendra plus tard la princesse Troubetzkoy. La famille Moussine-Pouchkine voulant couper court aux rumeurs dédommagea Marguerite contre la promesse de ne pas chercher à revoir sa fille. Cette dernière fut ramenée en Russie et reçut parmi ses nombreuses cousines l'éducation correspondant à son rang.

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