Ernest Molier & Blanche Allarty

Ernest Molier gentilhomme de la piste, en plus de gérer le cirque d’aristocrates qu’il avait aménagé dans son manège jouxtant son hôtel particulier parisien (voir blog 27/04/2012) et décoré à partir d’éléments provenant de l’hippodrome de l’Alma (voir blog17/1220/10) présenta de nombreux numéros équestres. Parmi les chevaux qu’il monta, l’un d’eux réalisait un pas espagnol tout en en frappant en mesure de ses sabots antérieurs sur un grand tambour fixé sur une voiturette le précédent et tractée par deux jeunes clowns.

Mais l'équidé le plus spectaculaire que Molier présenta  fut certainement Germinal, cheval qui à l’aide d’un pinceau dans sa bouche écrivait des lettres sur un tableau placé devant lui

Auteur aussi de nombreux ouvrages sur l’art équestre, Ernest Molier était un homme dont la science équestre faisait autorité ce qui lui permit d’être nommé Directeur artistique de l’hippodrome du boulevard Clichy (voir blog23/03/2018) lors de son ouverture. en 1900.

Son épouse Blanche Allarty écuyère de grand talent démontra aussi des aptitudes exceptionnelles pour le dressage et l’équitation ce qui lui permit de se faire applaudir dans les plus grands cirques français ou étrangers. Aussi habile en haute école qu’en voltige, Blanche Allarty dressa en amazone ou à califourchon de nombreux chevaux, et à tous les niveaux de difficultés, que ce soit au piaffé, au passage, en avant ou en arrière, au pas et au trot espagnol, aux changements de pieds au galop, au galop sur trois jambes, voire même à la courbette ou à la cabriole.

Elle eut notamment un cheval, nommé d’Artagnan, qui exécutait la cabrade absolument droit et une magistrale cabriole appelée à l’époque le "saut plané sans obstacle". Ce cheval sautait même sur place à la corde tenue par son écuyère, ce qui n’était pas particulièrement facile pour une femme en amazone. 

Un  livre sur le cirque Molier publié en 2019 par la revue Beaux-Arts, relate cette aventure équestre.  Cet ouvrage fourmille de renseignements indispensables pour bien appréhender ce qu'était ce cirque d'amateur, une sorte de gala de charité qui faisait courir le tout Paris mondain, de 1880 à 1930, date où Ernest Molier est décèdé.