

- Bonjour Monsieur !
-Bonjour ! Vous ne me connaissez pas, mais je suis un ami de Beby. Je
viens chercher la volaille qu’il vous a confiée. J’espère qu’elle n’est pas brulée.
- A point, me dit le mitron qui tomba dans le panneau et s’en fut chercher au
fournil la fameuse dinde sans me demander de plus amples précisions.
Elle avait
un fumet, je ne vous dis que ça ! Je partis comme un voleur retrouver les amis que j’avais mis dans la combinaison et dans le caboulot proche nous dégustâmes ensemble le plat que Beby
destinait aux siens. Bien entendu je n’allai pas chez le boulanger attendre le fils Frédiani. Je pense qu’il dut faire une drôle de bougie quand il revint bredouille à la maison devant ses
invités affamés…

Au cours de l’entrée comique que je
présentais à l’époque rappelle Zavatta, je lançais très haut en l’air un œuf cru, que je réceptionnais sur le crâne, non pas pour entretenir ma chevelure comme il est indiqué dans certains
magazines voués à la beauté féminine, mais pour tenter de faire rire les spectateurs. On n’a pas tous les soirs des idées géniales ! Mais quand l’œuf me dégoulinait sur le visage, ça faisait
quand même son petit effet. Durant une certaine représentation, je lançais donc comme de coutume mon œuf très haut dans l’air et j’attendis. Malheur ! Je crus défaillir, tant le choc fut
brutal. Je pense que vous connaissez le principe de la chute des corps. Or ce soir la, mon bien cher ami Beby avait eu la mauvaise idée de remplacer mon œuf cru par un œuf dur ! Ce qui me
valut, vous vous en doutez, une "tape" vis-à-vis du public que la chose ne fit pas rire le moins du monde et une superbe bosse sur le front qui m’empêcha, durant plus d’une semaine de porter un
chapeau.
Dans la coulisse, Beby et tous mes
camarades alertés se mourraient de rire. Comme il a des lettres, le partenaire de Beby, Antonet (voir blog16/04/2012) me glissa :
-Achille, souviens toi de la dinde de Noël ! Aujourd’hui c’est toi le
dindon."
Et oui à
cette époque comme disait ma grand-mère on savait s’amuser.