Parmi les artistes ayant marqué l’art de la piste assurément ”La Dentelle de Bruxelles” le surnom montrant la légèreté et la grâce de cette écuyère, Thérèse Renz reste encore de nos jours une référence incontestée de l'art équestre.
Elle naît à Bruxelles le 10 avril 1859 lors d’une tournée, ses parents Wilhem Stark et Lina Wollschalger sont directeurs de cirque. Elle va débuter sa longue carrière (elle sera présente sur la piste de Medrano à 73 ans), comme ballerine équestre où debout sur deux chevaux elle saute dans des cercles de feu.
Plus tard lorsqu’elle se produisant au Cirque Renz elle va faire la connaissance de Robert Renz qui va l’épouser.
Pendant soixante ans elle va se produire sur les pistes les plus prestigieuses avec son célèbre numéro de saut à la corde à cheval, qui lui value d’être qualifiée de prestidigitatrice équestre. Autre moment fort que les circophiles retiennent, emprisonnée dans un halo de lumière, telle une Dame Blanche statufiée, fine silhouette enveloppée de voile vaporeux et montée sur un étalon blanc Lipazza, Thérèse Renz apparait dans de féériques et irréelles poses équestres.
Après la guerre 14-18 sa situation devient plus difficile, ruinée par l’inflation Thérèse Renz va devoir encore septuagénairecontinuer à se produire sur piste pour gagner sa vie.
Et chaque année son anniversaire devient un événement médiatique qui est célébré avec faste jusqu’en 1938, année de son décès, le 26 septembre à Berlin.
Dans une interview donnée vers la fin de sa vie à un journal féminin Français, l’intervieweur demande à cette écuyère exceptionnelle de revenir sur les grandes étapes de sa vie; en ces termes.
”Si vous aviez l’occasion de revivre votre vie, sachant tout ce que vous savez, toutes les joies et toutes les angoisses qui vous attendent, choisiriez-vous comme vous l’aviez choisi auparavant?”
Thérèse assise, regarde une seconde ses chevaux – et probablement au-delà d’eux au défilé aventureux qui avait été cette vie – puis regarde la journaliste. Cette petite femme semble soudain étonnamment grande, avec un beau nouveau visage d’énergie, de fierté et de passion.
”Devant Dieu, je le jure, connaissant tous les ennuis, tous les chagrins, mais aussi les joies infinies qui ont été mon destin, je ne voudrais pas changer une ligne de mon histoire de vie. Le regret, voyez-vous, même un seul regret, est pire que la faillite.”
Merveille de grâce et de classicisme, écuyère exceptionnelle, Thérèse Renz reste un exemple d’artiste dévouée à l'art équestre.