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Avec la production 2017 nommée "Et l’on réinventa le cirque" qui s’achève le 17 décembre à Paris sur la pelouse de Reuilly, Gilbert Gruss montre qu’il n’a de cesse de renouveler ses programmes. Et cette année il a sans doute créé le meilleur spectacle de la longue histoire du cirque créé par sa mère Arlette Gruss. En plus de mêler tradition et modernisme, la mise en piste, les costumes, l’habillage musicale, la chorégraphie et ne taisons les exceptionnelles lumières font basculer ce spectacle dans une autre dimension, celle de la féérie, de la poésie, de l’insolite, du surnaturel, de l’angoisse et du rire…

Comme les années précédentes, on n’est pas appelé à voir une production constituée de numéros accolés les uns aux autres non, nous sommes accueillis par un collectif, un clan, une tribu qui nous donne le meilleurs d’eux même. Bref un moment rare et magique, même s’il n’y a pas de magicien au programme mais par contre un mentaliste suisse Claudio Negri qui  endort sur commande des spectateurs volontaires à qui il fait effectuer des calculs mentaux incroyables. A la vue de ce numéro on ne peut que se souvenir de la célèbre phrase de  Myr et Myroska, eux-mêmes télépathes: " s’il n’y a pas de truc c’est formidable, mais s’il y a un truc, reconnaissez que c’est encore plus formidable".

Spectacle avec animaux, chez Arlette Gruss il est inconcevable de faire l’impasse. Le programme n’indique-t-il pas d’ailleurs : "Au cirque comme nulle part ailleurs, l’homme et l’animal vivent l’un pour l’autre". Ainsi Bruno Raffo présente avec assurance un groupe de lionnes dressé par Martin Lacey. Les 4 éléphants maisons illuminées de mille lucioles et guidées par John Vernuccio montrent tout leur talent d’artistes de la piste. L’emblématique cavalerie maison, cette année parsemée de mille feux électriques, est présentée par Laura-Maria Gruss seule qui montre qu’elle a retenu les conseils avisés de son tonton Lucien et qu’elle est dorénavant une artiste accomplie avec une personnalité affirmée, mais en doutait-on avant.

Kevin son frère ainé, montre qu’il devenu un bel artiste présentant chaque année une composition nouvelle et en 2017 il offre deux prestations. Un premier numéro athlétique d’hommes drapeaux sur mât avec Sergiy Baryshnikov et  Andrii Prymak. Puis de nouveau avec Sergiy Baryshnikov les 2 complices sont les voltigeurs sur double trapèze d’un numéro original de moto aérienne -conduite par le funambule australien Ramon Kathriner, déjà au programme 2016- et, qui traverse le chapiteau sur un câble oblique à grande hauteur. Autre moment motorisé le retour attendu des colombiens Globe of Speed qui, après avoir fait tourné dans leur sphère d’à peine 7 mètres de diamètre en 2011 huit motos, en 2015 neuf motos, reviennent cette année en ajoutant une présence féminine et à dix ils soulèvent l’enthousiasme d’un public ébloui par l’exploit.

N’oublions pas le beau numéro de sangles aériennes qui débute le spectacle présentée par la gracieuse Viviana Rossi, ni l’extraordinaire prestation à vélo de son mari Jonathan Rossi réalisant des exercices de haute technicité : sauts sur obstacles, équilibre, saut par-dessus une partenaire allongée sur le sol, saut périlleux avant à vélo…

Signalons aussi le ghanéen George Der Gummi Guri  proposant avec humour et rythme un numéro hors du commun de contorsion, le jongleur Roby Berousek faisant virevolter ses raquettes de tennis, les gymnastes du gang Flying Jumpers, le marionnettiste Loïc Bettini dans des moments de pure poésie et, dont le final avec la marionnette du clown Mathieu (voir blog22/11/15) est assurément aussi un beau et merveilleux moment.

Nous avons gardé pour la bonne bouche justement ce ludion de Mathieu, qui chez Arlette Gruss est chez lui. Il faut dire qu’il a pour la première fois foulé cette piste en 1990, il y a déjà 27 ans et y est revenu souvent. Cette année ses entrées sont malicieuses (Bobo Madame) magiques (l’ampoule), surréalistes (le chien), inhabituelles (le rock n’ roll) ou très originales (la crotte d’éléphant), oui Mathieu est un grand tout en finesse et en gentillesse. Et d’ailleurs Gilbert Gruss ne s’y est pas trompé en le refaisant signer pour la tournée 2018 qui débutera dans un mois à Bordeaux.  

Le cru 2017 est exceptionnel, animé non par un M. Loyal mais plutôt par un chauffeur de salle, voire un bateleur  Kevin Sagau qui avec le temps a même fait oublier Michel Palmer (voir blog27/03/2015) c’est tout dire.

A l’issu d’un tel spectacle, on comprend mieux pourquoi ce cirque qui visite chaque année les mêmes villes, aux mêmes périodes, soit attendu avec impatience par ses nombreux inconditionnels.

Vivement décembre 2018 pour voir le spectacle "Osez le Cirque" à Paris.

Tag(s) : #Programmes
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