Un drame a endeuillé
le monde du cirque allemand: 300 artistes sont dernièrement morts de froid, Robert Birkle, le directeur du Floh-Zirkus-Birk a perdu toute sa troupe: des puces savantes. Ces insectes n’ont pas résisté à ce printemps glacial et ont péri dans leur boîte de transport en polystyrène. Bouleversé par cette hécatombe, Robert Birkle le dresseur a
néanmoins pu tenir ses engagements lors de la foire de Pâques près de Cologne ayant remplacé sa troupe au pied levé grâce à un expert es-parasites le professeur Heinz Mehlhorn. A ce jour, 60 puces sont prêtes pour le spectacle et les équipes du cirque se mettent au travail nuit et jour afin de former le restant de la troupe. Par contre
selon le dresseur les nouvelles puces ne seraient pas aussi énergiques que les anciennes car les défuntes suceuses de sang jouaient au foot, faisaient des pirouettes et tiraient des carrioles et
avec les nouvelles recrues le numéro est un peu plus pépère confesse le directeur.
Certains vont penser que c’est un gag,
mais non les cirques utilisant les puces savantes comme artistes sont apparus en Angleterre dans les années 1830, et ils étaient jusqu’à 1930 une des
attractions vedettes des carnavals. Parmi les cirques de puces les plus célèbres notons celui du professeur Heckler, qui se produisait dans les années 50 dans Times Square et celui du professeur
Bertolotto que l’on pouvait voir à Covent Garden Un cirque de puces savantes est une attraction dans laquelle des puces exécutent le spectacle, on
peut ainsi voir des puces funambules, des puces plongeurs de haut vol, des puces tireurs d'élite ou équilibristes, mais aussi la puce-canon, la puce
la plus forte du monde…On peut trouver différents types de cirques de puces ceux avec de vraies puces savantes, mais aussi des "cirques de puces" qui n’en contiennent aucune et ce sont des micro
mécanismes qui simulent les artistes.
Courrier International a
publié un article sur une dresseuse colombienne de puces: Maria Fernanda Cardoso indiquant utiliser diverses techniques mises au point en Europe au XIX° siècle pour dresser des centaines de
puces. Les artistes sont triées sur le volet indique-t-elle et elle les choisit en fonction de leur talent et de leur tempérament. Elle travaille avec douze artistes, mais possède plus de trois
cents doublures. Elle confesse que les puces n'aiment pas la lumière, mais sont attirées par tout ce qui ressemble à de la fourrure, ainsi que par la chaleur et le dioxyde de carbone. Elle
utilise d’ailleurs ces éléments pour motiver ses troupes. Elle peut aussi les tenir au bout de laisses extrêmement fines enroulées autour de la tête ou du corps de ces créatures à six pattes. Un
coup sec sur la laisse et hop la puce se met à danser ou c’est tout comme.
Une puce adulte vit trois mois et se nourrit
exclusivement de sang chaud et frais. Maria Fernanda Cardoso explique qu'elle ne craint pas d'attraper des maladies en se faisant piquer, car à sa connaissance les puces se repaissent seulement
d'animaux en bonne santé. Au début elle a eu du mal à se procurer ses premiers spécimens, provenant d'un laboratoire, mais maintenant elle a son
propre élevage en épouillant chats et kangourous, car elle vit en Australie. De 1994 à 2000 elle a proposé le "Cardoso Flea Circus", une installation qui présente au Nouveau Musée d'art
contemporain de New York ces minuscules artistes (une puce mesure 1,5 millimètre): marcher sur un fil, se balancer sur un trapèze et même se battre à l'épée. Mais mieux qu’un long discours une
vidéo rendra compte de cette minuscule activité artistique.