Louis Maïss dit Maïss (1894-1976) un clown qui faisait rire
Né d’une mère
russe (Maria Jandachevska) et d’un médecin français (Ernest Maïsse), le jeune Louis fait ses apprentissages auprès de son grand oncle Thomas Hassan, qui lui enseigne la danse, l’acrobatie le
violon ainsi que l’équilibre sur fil. A treize ans Louis Maïss fait ses premiers pas sur la piste dans le numéro de ses sœurs Rosa et Alexandrine. Mais très vite il devient un spécialiste de
l’équilibre avec accessoires sur câble, d’abord en utilisant une bicyclette, puis en se servant d’un haut monocycle. Il ira même jusqu’à proposer, un exercice impossible: une pirouette sur
monocyte, dont il reste à ce jour le seul à l’avoir réalisé.
En 1928 il présente une nouvelle attraction "la course infernale".
Louis Maïss, situé à un mètre cinquante du sol, sur un câble de huit mètres de long, qui tourne sans arrêt en boucle continue autour de deux grosses poulies, chevauche une moto roulant à 70km/h
en sens inverse du mouvement du fil. Grand succès assuré ce qui lui permet d’enchaîner des tournées qui le fait voyager avec son épouse Lina dans toute l’Europe où il est accueilli dans les
salles les plus prestigieuses.
Deux ans passent,
Antonet (voir blog16/04/2012) éprouvé par une grave maladie est dans l’impossibilité d’honorer ses contrats, aussi il conseille à son partenaire Beby (voir blog15/04/2012) de prendre Maïss pour
coéquipier afin de participer au tournage d’un film au cirque d’hiver (voir blog25/02/2011). Maïss et Beby sont engagés pour interpréter l’entrée de l’œuf. Louis Maïss fait de son mieux pour
remplacer Antonet, mais le moins que l’on puisse dire est que le courant passe difficilement entre les deux artistes, aussi après une tournée à Bilbao cette association est abandonnée. Après
avoir repris son numéro sur fil, Maïss retente le coup en prenant Nino Fabri comme auguste, mais là aussi la réussite n’est pas au rendez-vous, puis il s’associe avec Little Water, Filip Cairoli
(voir blog17/03/2012) Après ces différentes expériences d’excentricités clownesques, Louis Maïss ne sait pas très bien vers où aller, doit-il redevenir fildefériste ou poursuivre dans cette
nouvelle voie celle de clown ?
Puis après avoir sans succès
essayé de créer son propre établissement, il présente sous le nom de "Don Carioca" un nouveau numéro où il se compose un danseur de corde type 1900 moustachu, (maillot blanc d’athlète orné de
médailles, large culotte à franges et collant blanc). Dans une parodie extrêmement fine Maïss joue avec toutes ses facettes de funambule et d’acrobate en utilisant des équilibres contrariés. Les
engagements ne se font pas attendre, ce numéro recueillant les faveurs du public.
Puis après avoir été associé quelques
temps avec Porto (voir blog14/04/2013), en 1941 à la mort de ce dernier il renoue avec Beby, association qui durera avec des fortunes diverses jusqu’en 1949 car Beby a toujours tendance à
travailler en soliste, oubliant son partenaire et le fil conducteur de ses entrées, pour s’abandonner à des digressions plus ou moins réussies. Maïss fait feu de tout bois pour essayer de
contrôler la situation, ce qui l’amènera à composer un personnage original sorte de synthèse du clown et de l’auguste. Puis pendant sept ans il s’associe avec Mimile (voir blog11/10/2011), il
reprend son personnage d’athlète 1900 sur fil avec assisté de Mademoiselle Saucissette à qui Mimile prête une silhouette d’une réelle cocasserie selon Pierre Robert Levy, grand spécialiste du
cirque.
En 1949 il devient le faire
valoir de Grock au théâtre de l’Etoile puis reprendra le rôle d’Antonet dans le film intitulé "Au revoir Monsieur Grock" (voir blog21/02/2012). Puis après s’être séparé de Mimile, Maïss aura de
nombreux partenaires ayant pour nom: Charlie Rivel (voir blog30/06/2012), Pastis, Manetti, Albert Fratellini (voir blog13/05/2013), Pékari, Polo Rivel et même Dimitri (voir blog14/09/2011). Dans
dernières années de sa vie Maïss vivra retirer loin de la piste à Aulnay-sous-bois où il s’éteint le 28 août 1976. Maïss fut avec Pipo (voir blog10/10/2011) et Alex (voir blog20/12/2011) un des
derniers grands clowns blancs qui faisait rire. Il reçu en 1971 des mains de Jacques Duhamel, Ministres de la Culture à cette époque, la médaille des Arts et Lettres couronnant ainsi une vie
toute consacrée aux arts de la piste. Un livre signé Dominique Denis: "L'album Maïss" a été édité aux éditions Arts des Mondes, un ouvrage indispensable que tout circophile doit
posséder.