Louis Lavata, Régisseur au cirque d’hiver de Gaston Desprez

Louis Dassonville alias Louis Lavata d’abord élève des Lecusson avec qui il va apprendre la danse l'acrobatie au sol et à cheval, avant de devenir un artiste reconnu que ce soit comme acrobate équestre ou plus tard comme clown ou auguste, où il aura comme complice Bijou et Ilès. Et comme il ressemblait à l'artiste comique Lavater-Lee, le clown Little Walter son compère de piste va l'affubler du surnom de Lavata, nom qui lui restera pendant toute sa longue carrière.

Après-guerre en 1923, lorsque Gaston Desprez (voir blogs 25/03/2012 & 11/06/2020) décide de redonner au Cirque d'hiver (voir blogs25/02/2011) a vocation première, il propose à Louis Lavata d’en devenir le Chef de piste-Régisseur. C’est ainsi qu’au cours des années vingt et trente il va devenir le "Môssieu Lavata" de la piste de la rue Amelot. Avec son habit rouge et de ses gants blancs il annonce les artistes et est le faire-valoir des clowns. Il donne notamment la réplique à Walter dans l’entrée du déjeuner sur l’herbe.

A partir du 4 décembre 1929 va paraître en feuilleton dans le journal Le Quotidien ses mémoires intitulés 30 ans de Cirque par Louis Lavata, et illustrées par des croquis de Bil.s Dans cette autobiographie, il fait revivre la mémoire de Little Water, Antonet, Ancelotti, Footit, Grock, Chocolat, Tablette, Ilès, Antonio, Marcel Léonard, et bien d’autres artistes du début du XX° siècle. Témoignages précieux d’une époque aujourd'hui révolue qui ne manquent pas d’intérêt et qui rappelle combien la vie d'un artiste de cirque était difficile en ces temps.

Lavata évoque aussi la guerre 14-18, les déboires des cirques, la perte des repères, le coût au quotidien d'une cavalerie, mais parle aussi de sa fille Hélène une enfant de la balle. ”Non seulement (rappelle Dominique Denis) il était un grand professionnel, mais également une autorité morale. Pendant la grande Guerre, il s’était engagé dans la Légion et avait été gravement blessé. Il fut décoré des plus hautes distinctions militaires.”