Emilius Coryn voit le jour dans une famille de six enfants, le 9 juin 1914 à Gand en Belgique. Ce n’est pas enfant de la balle, son père Isodore Coryn est maçon et sa mère Sidonie femme au foyer. Excellent musicien, il est doué pour la musique en général et la trompette en particulier, et c’est un peu fortuit qu’il entre dans le monde de la piste où il fut clown blanc mais surtout auguste où il va être le partenaire des meilleurs, mais reprenons par le commencement.
En 1928 il débute à 14 ans sa carrière d’artiste au Cirque Babusio, où Eugène Babusio est son père d'éléève. L’année suivante il fait partie du numéro des Babusio, une troupe de clowns belges qui se produit au cirque allemand Gleich. Ensuite Mimile va travailler avec James. Mais sa personnalité comique va vraiment éclater dans le sillage des Dario-Bario (voir blog30/05/2021), avec lesquels il va apprendre tout ce qui lui manque encore..
En 1943 il crée son personnage d’Auguste Zazou du genre calme son jeu est serti de finesse même s’il ne rechigne pas à quelques gros effets de la tradition clownesque. et devient le partenaire de Nino (1943-1946), de Manetti (1946-1949) de Maïss (1949-1954) puis de Pipo. Mais c’est surtout avec Pipo et Dario que se forma le trio des années 60 qui fit les beaux soirs du cirque d’hiver et du cirque Pinder.
Après la séparation avec Pipo, Dario et Mimile vont continuer la route en compagnie de Pastis. Au départ de ce dernier, Mimile et Dario vont fonder un duo musical "Les Coryn’s", qui quelques fois accueillera aussi Patrick le fils de Mimile.
Mais notre auguste Zazou va démontrer aussi qu’il peut faire un numéro en solo et c’est ainsi qu’à Medrano il propose un sketch de burlesque musical.
Sur cette même piste quelques années plus tôt en janvier 1949 il joue avec la Compagnie Grenier-Hussenot dans une ”une suite burlesque en rire majeur”, intitulée ”La Noce en Folie”. Sur cette piste montmartroise il est entouré des comédiens Claude-Emile Roosen, René Raymond, François Thierry, Jean Bellanger, Jacques Hilling, Edmond Tamiz et Olivier Hussenot.
Dans son livre-mémoire, édité en 1978 chez Hachette et intitulé "Mimile le Clown, une vie" l'auguste rappelle une évidence : "Grenier, Hussenot et leur troupe, gens de théâtre, n'avait pas l'habitude du cirque. Je leur ai servi de lien avec la piste. Hélas, la pantomime de mariage que nous avons présentée n'a été qu'un demi-succès ou un demi-échec. Au choix. Pourtant tous étaient d'excellents comédiens. Le cirque n'est pas le théâtre ou le music-hall. Des artistes célèbres de la scène et de l'écran ont mordu la poussière de la piste. A cela plusieurs raisons. Tous les artistes de cirque débutent très jeunes. La plupart sont des enfants de la balle, sauf un certain Mimile... Ils apprennent à marcher, à danser, à se tenir devant le public. C'est un long apprentissage dans l'ombre de leurs parents ou d'un père d'élève. (...) Dans le cirque on touche à tout. L'acrobate joue de la trompette et le clown fait du trapèze. On improvise chaque jour, au contraire du comédien, des chanteurs pour qui tout est tracé à l'avance. (...) Au music-hall, au cinéma, des noms s'imposent. Ils sont dans les journaux, à la radio. Une vedette nait en six mois. Au cirque le nom vient après des années et encore n'est-il connu que des vrais amateurs.... " Il termine en indiquant : "Grenier et Hussenot voulaient par contre m'attirer sur les planches. Ils m'ont proposé : Veux-tu rester avec nous ? Non (a-t-il répondu) Maïss m'attend."
Sa silhouette dégingandée se profila dans plusieurs films de Pierre Etaix (voir blog01/06/2021), ("Yoyo", "Le Grand Amour", ”l’âge de Monsieur est avancé”) et cerise sur le gâteau il campe un paysan plus vrai que nature "Tant qu'on a la santé". Un vrai régal.