Dernièrement deux spectacles d’opéra, l’un à Metz, l’ autre à Paris utilisait comme toile de fond de leur intrigue le cirque. Revenons sur ces deux spectacles : La Péricole à Metz et les Mamelles de Tirésias à Paris.
L'Opéra-Théâtre de Metz Métropole a choisi de finir l'année 2010 en beauté et surtout en fête, avec la présentation de "La Périchole", opéra-bouffe en trois actes d'Offenbach, mis en scène avec fraîcheur, presque candeur, par Bernard Pisani. Au cours de cinq représentations, l'Orchestre National de Lorraine, le ballet et les chœurs de l'Opéra-Théâtre transportent le spectateur dans le monde du cirque. Il faut dire que le metteur en scène est un amoureux du cirque et qu’il souhaitait utiliser les codes de la piste dans un de ses spectacles. Il a donc choisi, pour cet opéra-bouffe, de placer les arts du cirque au cœur de la mise en scène : piste de cirque, cage aux lions, jongleurs et saltimbanques, costumes de cirques, clowns, tout y est, pour nous installer au cirque! Quel rapport entre "La Périchole" et le cirque ? Aucun ! Ou plutôt si ! Parce que l'oeuvre d'Offenbach est burlesque, démesurée, survoltée à la manière d'un spectacle de cirque, et le choix de mise en scène le souligne parfaitement. Dès son entrée dans l'Opéra-Théâtre, les spectateurs sont accueillis par une troupe de jongleurs et, tout au long du spectacle, clowns et jongleurs vont investir la salle, passer entre les spectateurs, jouer avec eux. Une mise en scène qui rappelle l'extravagance de celles d'un Jérôme Savary à l'Opéra Comique de Paris. Si le spectacle dure près de trois heures, on ne s'ennuie pas un seul instant. Au contraire, à la fin du spectacle, on en aurait bien repris encore un peu... Le décor est beau, on y entre comme on entrerait dans un chapiteau, la magie opère.
L’Opéra Comique à Paris présente l’opéra Bouffe en deux actes avec prologue de Francis Poulenc, texte de Guillaume Apollinaire, spectacle créé en 1947 justement Salle Favart.. L’histoire est totalement abracadabrante. Elle se déroule à Zanzibar où un jour une certaine Thérèse veut s’émanciper de son mari. Pour cela, elle se débarrasse de sa poitrine, de ses "mamelles". La barbe lui pousse et Thérèse devient Tirésias. Une histoire qui a inspiré Macha Makeïeff, fondatrice avec Jérôme Deschamps de la troupe des célèbres Deschiens et pour cette production elle a transformé la scène de l’Opéra Comique en cirque où danseurs, clowns et acrobates animent un plateau sans cesse en mouvement, où la caricature devient poésie. Une soirée très Dada entre cirque et music-hall déglingué, une occasion d'avoir des émotions directes, comme au cirque.
Comme quoi il n'y a pas que l'Opéra de Pékin qui mélange cirque et opéra.