Une manifestation internationale doit naturellement évoluer. Mettre un orchestre plus rock pourquoi pas, l'ensemble d’Eric Mula composé d’excellents musiciens, de belles pointures comme dit Sergio, a toute sa place et la tient bien. Rien n’est immuable, donc adieu la formation de Carmino d’Angelo que l’on avait plaisir à entendre à Massy. Ce n’est pas de cela dont on veut parler, bien qu’il soit dommage d’être privé dorénavant de "La marche officielle du Festival de Massy", composée justement par Carmino, mais ce dernier n’a jamais fait vraiment parti du cercle des Bouglione. Et il est vrai qu'en au dehors de "Vive la piste", célèbre indicatif de "La Piste aux Etoiles" les Bouglione nous gratifient rarement de musiques traditionnelles de cirque. Faut-il leur rappeler qu’en son temps Marcel Pomez, un ancien Maestro du Cirque d’Hiver avait composé d’excellentes musiques pour les arts du cirque. Aussi ils seraient bien inspirés de réfléchir à des arrangements jazzy de ces petites pièces musicales.
Mais revenons au Festival. Massy a été créé il y a 20 ans pour faire le pendant du "Festival du Cirque de Demain" qui ne présentait aucun animal. Michel Brunaux avait donc pensé à proposer une manifestation où les animaux seraient les vedettes. Ce fut l’essence même de ce Festival reconnaître et récompenser des numéros d'animaux. Or que voyons nous cette année à Massy sur les 21 numéros en compétitions, seuls 7 mettent les animaux en valeur. Massy n’est-il pas en train de perdre son âme? Nous savons bien que le cirque sans animaux est à la mode, mais pas à Massy, il faut savoir cultiver sa différence.
Massy c’est aussi le bonheur de retrouver les Martini. Ce trio familial était déjà présents en 1994 et 2003. Depuis ils n’ont pas pris une ride, même si Lorenzo a dorénavant 75 ans mais les a-t-il vraiment tant il resplendit sur la piste. C’est une entrée pleine de finesse et de jeunesse qu’ils nous présentent. Pour les circonstances Serge a abandonné pour quelques jours "Charly" et il joue un blanc plein d’élégance et d’autorité et David, est à lui tout seul un auguste de la meilleure espèce, et pour quelques soirs il remet ses habits de contre-pitre de ce sympathique trio familial.
Sergio, est égal à lui-même, il reste un présentateur pédagogue. Comme il le fait justement remarqué, à part se lever les spectateurs ont les bravos sont un peu timides. Et oui regarder les émissions de Patrick Sébastien à la télé n‘encourage pas la pratique des applaudissements ! Et c’est fort à propos que Sergio indique que le numéro de Jockey des Donnert est exceptionnel, mais jamais Sébastien n’a passé de telles prouesses à son émission, aussi les spectateurs ont besoin d’être informé sur la qualité et la difficulté de ce numéro de voltige à cheval. Par contre tous les exercices vus habituellement dans l’étrange lucarne (mains à mains, cercle aérien, jonglage, mat chinois, fil-de-fériste, trapèze…) déclenchent des tonnerres d’applaudissements et de plus ils sont très bons.
Deux numéros sortent tout de même du lot «Secret of my Soul» au cercle aérien et celui de Lesosvel & Dosmani au mat chinois. Dans deux genres différents ces artistes emballent le public pour réaliser avec une très grande facilité des numéros, d’un niveau technique et artistique à peine imaginable. Tel l’incroyable drapeau réalisé par un des deux artistes, soutenant l’autre en équilibre sur les mains. Après une telle prestation on se sent petit tout petit. Attendons la remise des prix mais il serait étonnant que ces deux numéros ne soient pas remarqués par le jury.