En cette année du bicentenaire de la naissance du romancier britannique Charles Dickens, parait un ouvrage qui devrait intéresser les amateurs de cirque et de son histoire, livre intitulé : "Les Aventures de Joseph Grimaldi". Et l’histoire de ce livre est déjà en soi un évènement, mais reprenons depuis le début. Joseph Grimaldi (1778-1837) est un des premiers mimes qui peut revendiquer l'appellation de clown. Né dans une famille de danseurs italiens et immigrés en Angleterre, Joseph dit Joe joue dès 1782, à quatre ans, les premiers rôles où son art es grimaces offrent aux londoniens une évasion et une occasion de se moquer de leurs propres travers. Travailleurs infatigable Joe Grimaldi va pendant quatre décennies se produire sur les planches du Sadlers’s Wells, un théâtre dans lequel il va construire sa notoriété en composant son personnage du Clown Joey et devenir l’un des plus grands clowns britannique du début du XIX° siècle.
Voulant laisser une trace de son passage, et à la veille de mourir en 1837, le clown Grimaldi dicte à son secrétaire une centaine de pages autobiographique, puis confie le manuscrit à un ami, qui s'appliquera à le condenser avant de le présenter à un éditeur. Celui-ci, profitant de la liberté que lui rend la mort de l'auteur, le porte aussitôt à Charles Dickens. Dépositaire des Mémoires de Grimaldi, l’auteur d’Oliver Twist pense qu’il peut en les retravaillant en tirer un ouvrage à succès où Grimaldi deviendra un personnage de roman, un pitre irrésistible sorti tout droit de la comedia dell’arte. La vie du grand Joe, sa carrière, nous livrent quelques-uns des plus curieux aspects des mœurs britanniques, et en semant bien des incidents étranges, des rencontres dramatiques, des péripéties bizarres dans l'existence où ce clown semble s'être complu à lui faire un sort extraordinaire. Ouvrage à peu près ignoré en France, partiellement traduit en 1951, dans une édition confidentielle, aujourd'hui épuisée et introuvable (Éditions du Globe), "Les Aventures de Joseph Grimaldi" sortent enfin de leur oubli et viennent d’être publiés chez Nil Edition d’après une traduction de Bernard Hoepffner.