Les débuts du Festival Mondial du Cirque de Demain
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Le "Festival Mondial du Cirque de Demain" a pour point de départ la volonté de rendre un hommage à Louis Merlin une personnalité qui a beaucoup œuvré en France après-guerre pour le développement des arts de la piste.
Rappelons que Louis Merlin et Dominique Mauclair avaient créé "le Gala de la Piste" un spectacle annuel au cours duquel les plus grands artistes du monde entier venaient se produire pour alimenter une Caisse de Secours au bénéfice des artistes du Cirque dans le besoin…
Aussi, suite au décès en 1976 de Louis Merlin, Dominique Mauclair propose aux membres du Conseil d’administration de cette Caisse de Secours nommée "La Piste", d’organiser une manifestation portant le nom de ce bateleur des ondes radiophoniques
Et c’est ainsi qu’en 1977, parallèlement au "Gala de la Piste", est organisé la veille le mercredi 5 janvier au cirque d’hiver, le premier embryon d’une manifestation circassienne, qui ne s’appelle pas encore ni festival, ni cirque de demain, mais "Bourses Louis Merlin” et dont l’objet est de ”fournir un soutien financier à des artistes débutants de moins de vingt ans et issus des écoles de cirque, l’occasion de travailler en public dans une piste et devant de professionnels”, relate Dominique Mauclair le fondateur-créateur de cette manifestation..
Et malgré une audience assez faible 400 spectateurs, lors de la 1ère édition, la formule est lancée et sera reconduite l’année suivante le 17 novembre 1977 toujours sur la piste des frères Bouglione. C’est au cours de la 3ème édition que sera adoptée pour la première fois le titre de Cirque de Demain, titre qui va sembler mieux convenir à l’objet de la manifestation.
Cette manifestation parisienne indique Dominique Mauclair a connu plusieurs périodes. ”Une période d’incubation, où pendant trois premiers festivals nous avons patiemment recherché la bonne formule et le bon titre. Puis nous avons connu une période bleue de la toile du chapiteau du Cirque l’Ancienne. (…) où grâce à une piste de terre et de sciure, nous avons pu accueillir toutes les disciplines du cirque. (…) Enfin nous avons eu notre période or, une période de velours en retrouvant l’écrin napoléonien du Cirque d’Hiver.”
”Créé en 1977, rappelle Pascal Jacob, directeur artistique du cirque Phénix, à l’aube ou presque, de la décennie suivante, le Festival Mondial du Cirque de Demain, va s’imposer comme une chambre d’écho inespérée pour de nombreux jeunes artistes. Offrir un espace à la créativité et aux générations montantes de s’exprimer et d’acquérir une visibilité immédiate. C’est l’un des atouts du Festival : chaque année, à l’occasion du cycle de représentations tout ce qui compte la planète cirque comme directeurs, de producteurs, d’agents et de diffuseurs se rencontrent à Paris et en profitent pour nouer des contacts et signer des contrats.”
Mais reprenons notre récit chronologique.
En 1980 sous le chapiteau du Cirque Gruss à l’ancienne c’est Dominique Senati, le M. Loyal Maison, qui présentera le Cirque de Demain. L’année suivante, la cinquième édition est décentralisée. Les deux spectacles de sélections auront lieu sous le chapiteau du Cirque Jean Richard installé à Chartres. Quant au Gala de remise des Prix il se tiendra à Paris sous le chapiteau de l’Hippodrome Jean Richard. Cette fois c’est Dominique Mauclair, ”Habit Bleu” comme il aime faire appeler la fonction de présentateur, qui anime avec son enthousiasme habituelle le gala final. Au cours de cette édition Martine Gruss, la sœur d’Alexis Gruss Jr. se verra remettre une Médaille d’or pour son numéro de poste à 9 chevaux.
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Remarquons qu’à cette époque cette manifestation acceptait les numéros avec animaux. Pour la VI° édition, retour au Cirque Gruss, désormais nommé Cirque National. Dominique Mauclair remet son habit bleu qu’il ne quittera plus jusqu’en 2000.
En 1988, retour à la période dorée avec de nouveau le Cirque d’Hiver qui abritera la manifestation sous sa coupole jusqu’en 2006. Pour La 10ème édition, une nouvelle compétition est conçue, nommée ”Festival Mondial du Cirque de l’Avenir” est réservée aux artistes de moins de 14 ans.
Pour le XIV° Festival Mondial du Cirque de Demain, est organisé en parallèle à Massy dans l’Essonne un ”Concours des Dompteurs et des Dresseurs du Festival Mondial de Demain”. Cette évolution permettra désormais au Festival Mondial Cirque de Demain de ne plus présenter de numéro avec des animaux. Cette fonction sera désormais dédiée à Massy. Nous en reparlerons plus lorsque nous évoquerons un peu plus tard la genèse de la manifestation massacoise.
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L’année suivante pour la 15ème édition, le partenariat avec Massy est reconduit comme en témoigne ce second visuel
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Ce ”Concours des Dompteurs et Dresseurs du Cirque de Demain” se déroule en 1992 sous le chapiteau du Cirque Arlette Gruss, et Dominique Mauclair en habit bleu en est le Maître des Cérémonie.
Il n’y aura pas, suite à une brouille entre Michel Bruneau et Dominique Mauclair concernant la retransmission télévisuelle du Festival de l'Essonne, de 3ème édition de ce ”Concours de Dompteurs et de Dresseurs”. On reviendra sur cet incident dans le paragraphe 3 de ce chapitre.
En 1996, pour la dix-neuvième édition, Dominique Mauclair a le plaisir d’inviter quelques-uns des meilleurs Ringmasters officiant dans le monde. Sur la piste on trouve réunis, Mesdames Yagaansetseg (Mongolie) et Dai Liu de la troupe de Shenyang, ainsi que Tim Holst (Ringling Bros and Barnum & Bailey), Paul Binder (Big Apple Circus de New York), Norman Barret (Blackpool Tower Circus), Franz Althoff (Cirque Williams) Enrico Caroli (Cirque Knie), Valentin Gneushev (Cirque de la ville de Moscou) et Michel Palmer (Cirque Arlette Gruss).
Chacun présentera pour le Gala final un des numéros lauréats. Et ”pour l’occasion, rappelle Dominique Mauclaire, Carmino d’Angelo avait préparé une série de jingles évoquant musicalement l’origine de ces présentateurs.”
Valentin Gneushev, Norman Barret, Tim Holst, Mme Yagaansetseg, Franz Althoff, Dominique et Isabelle Mauclair, Paul Binder, Dai Liu, Michel Palmer, Enrico Caroli et Carmino d’Angelo.
L’année suivante, Dominique Mauclair va commémorer les 20 ans de la manifestation parisienne. Au cours de cette édition on fêtera ”les 637 numéros qui ont été révélés et celui des 2 000 artistes qui aujourd’hui constituent les forces vives du cirque contemporain” indique le Président du Festival dans son éditorial en première page du programme papier. Un Gala du jubilé présenté par Dominique Mauclair en habit bleu, se déroulera le lundi 27 janvier sous la coupole du cirque d’Hiver Bouglione. Ce spectacle permettra de revoir certains artistes qui ont marqué l’histoire du Festival.
Le 22ème Festival devait être présenté par Michel Palmer et avoir lieu du 28 au 31 décembre 1999, sous le chapiteau du Cirque Arlette Gruss, installé sur la Pelouse de Reully à Paris. Mais la tempête Lothar du 26 décembre 1999 va dévaster le chapiteau de Dame Arlette. La manifestation est reportée d’une année.
Pour cette 22ème édition, Dominique Mauclair cède le micro en 2001, à un couple de présentateur composé de Warren Zavatta, petit-fils d’Achille Zavatta, et de Muriel Hermine. Cette dernière après avoir été une sportive de haut niveau en nage synchronisée, propose désormais des spectacles aquatiques : ”Sirella”, ”Crescend'O” ou ”Freedom” productions qui rencontrent un grand succès. Le samedi 3 février 2001 un hommage sera rendu à Gérard Vicaire, le couturier des Clowns blancs depuis plusieurs générations.
Le 23ème Festival de Paris va être l’occasion du passage de témoin. Dominique Mauclair, 72 ans, tout en conservant la direction artistique, confie la Présidence du Conseil d’Administration de l’Association Française pour le Cirque de Demain à Alain M. Pacherie. Warren Zavatta officie en tant que M. Loyal. Les deux années suivantes c’est Christian Taguet qui assurera la présentation du spectacle.
Enfin en 2000 apparait Véronique Castanyer une Mme pas très loyale, qui est là pour assurer les liaisons catastrophiques sous le regard courroucé d’un dénommé Calixte de Nigremont. Ce dernier qui se veut Maître de Cérémonie et non M. Loyal va complètement bouleverser la fonction avec une forte dose de dérision en parant le commun des mortels des titres les plus flatteurs. Personnage hors norme, n’imitant personne, il fait figure d'intrus dans le paysage conventionnel du cirque.
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Depuis, même si cette manifestation a connu quelques problèmes financiers, elle fêtera en 2026 sous le chapiteau du Cirque Phénix, qui est désormais son point d’ancrage parisien, sa 45ème édition, avec toujours Calixte de Nigremont à la manœuvre pour la plus grande joie du public qui attend avec un plaisir non dissimulé ses saillis.