Maurice Gardett, (1922-1996), un personnage plus que farfelu
/image%2F0991454%2F20250201%2Fob_87f24d_radio-circus-60.jpg)
Parler de Maurice Gardett c’est relater l’histoire d’un personnage ingérable aux faux airs à la Louis de Funès, cheveux ébouriffés et nœud papillon. Animateur de radio hors norme, joyeux drille capable par exemple, d’arriver à cheval à Europe1 comme de glisser des glaçons dans le décolleté d’une parfaite inconnue installée à la terrasse du Fouquet’s. Puis sans raison particulière il disparaissait plusieurs mois de l’antenne d’Europe1 en tant que représentant aux Etats-Unis du Pape, titre revendiqué sur ses cartes de visite, pour vendre des disques religieux ou des vierges en verre emplies d’eau de Lourdes.
Puis en 1967 il réapparait sur les ondes de Radio Monte-Carlo où son humour ravageur fit beaucoup parler. En 1969 il enregistre même un 45 tours dans lequel on trouve un titre ”Je plais énormément” qui eut un petit succès. Puis il disparait de nouveau de l’antenne pour devenir le gérant à Pusan en Corée du Sud une boîte de nuit le Seamen’Club, puis à Hong-Kong où il s’occupera d’un restaurant français nommé Le Café de Paris.
/image%2F0991454%2F20250201%2Fob_60c42d_gardett-party.jpg)
Dans un livre intitulé ”Gardett Party” paru en 1964, il évoque notamment son passage sous le chapiteau du Radio Circus 60, où il va animer le Jeu des 1 000 nouveaux francs. Pour cela une affiche dessinée par Barberousse sera imprimée comme il se doit par Chabrillac (voir blog13/02/2021). Parmi les faits saillants de cette expérience circassienne, il parle de son entrée avec le dompteur Luigi Geraldi dans la cage des fauves . Ce moment à Clermont-Ferrand ne fut pas un des plus glorieux de sa vie et il ne la renouvela jamais. Mais laissons-lui la plume.
”Le grand soir arrive. De la journée je n’ai pu avaler quoi que ce soit et me suis dérobé à toute invitation. Je ne veux pas que l’on s’aperçoive de ma peur. (…) Dans le grand garde-manger où je suis entré (…) un photographe voulant m’immortaliser à cet instant précis a paniqué mes lions en leur balançant un énorme coup de flash. Les voici, qui sautent de tous côté, rougissant, bondissant d’un strapontin à l’autre, s’empoignant en une monstrueuse pagaïe où le sang froid de Geraldi essaie de rétablir le calme. (…) La plus abominable peur de ma fichue vie existence jaillit en fontaines de chaque pore et imprègne mon smoking par larges taches foncées. (…) et puis s’être essuyé le poitrail contre mon pantalon, le gros Brutus, regagnant le centre de la piste, s’est rendu comme ses copains, aux ordres de Giraldi. Presque rassuré, j’ai salué, je suis sorti et me suis précipité en coulisses pour y boire le meilleur wisky de ma vie.”
/image%2F0991454%2F20250201%2Fob_f478d6_maurice-gardett.jpg)
Maurice Gardett ne renouvellera jamais cette intrusion dans le monde des fauves. Quant à cette expérience avec la piste ne durera qu’un an, car l’année suivante le célèbre jeu diffusé sur les ondes de France-Inter fera partie du spectacle du Cirque Pinder-O.R.T.F.
Personnage sympathique, haut en couleur, ingérable, maître "es" déconnages tel était Maurice Garrett au talent indéniable et que l’on peut considérer comme un des précurseurs de Francis Blanche ou de Coluche.