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Après trois années d’absences, dont deux annulations successives, provoquées par la crise sanitaire et une troisième due à l’impossibilité de trouver un chapiteau pouvant accueillir au moins 2500 places, le Festival International du Cirque du Val d’Oise tel le Phénix, renait du 29 septembre au 1er octobre 2023 à Parc des Coquelicot.

La nouvelle équipe présidée par Laetitia Moine, propose pour la 21ème édition avec l'aide d’Impérial Show (voir blog04/10/2017) une petite programmation, non en qualité (3 Clowns d’Argent sont invités) mais en nombre. Il faut dire que la troupe Miami Flow prévu au programme a déclaré forfait quelques jours avant le spectacle car ils n’ont pas été libérés par leur précédent employeur. Ils ont été remplacés par le Duo Triberti aux rollers sur podiums (Coquelicot de Bronze) et par le trio White Crows de Johnny Gasser et Yury Kreer porteurs et la voltigeuse Nayka Aymon. Ces derniers, invités au dernier moment, revenaient de galas en Arabie saoudite où leur barre avait été retenue à la douane. A Domont ils se sont produits avec une vieille barre trop souple pour un triple ils ont fait seulement une série de double : planche, carpés, avec pirouette, avant et arrière.

Mme Loyal, Laure Bontaz (voir blog06/09/2019) doit pousser la chansonnette plusieurs fois pour pallier non seulement l’absence du numéro de saut à la bascule, mais aussi le défaut d’une partie du numéro de cavalerie. En effet lors de la séance du samedi en matiné, un seul le numéro de chevaux en liberté présenté par Giulia Giona, la fille d'Alex Giona est au programme. La partie proposée par le père (double Clown d’Argent) comprenant notamment 7 chevaux espagnols de race andalouse, brillait malheureusement par son absence.

Enfin la programmation a omis l’indispensable pause rire, en faisant cette année l’impasse totale sur un des personnages emblématiques de la piste Le Clown. Ce qui n’a jamais été le cas dans le passé où bon nombre de pitres ou autres excentriques, ont foulé pour le plus grand bonheur du public la piste domontoise. Notons aussi un fâcheux bémol, la poursuite lumineuse souvent à la recherche de Mme Loyal parlant quelques fois dans la pénombre. Il en fut de même pour Muriel Brugman qui, en seconde partie du programme fit dans le noir le début de son entrée, lui coupant ainsi ses effets dans un numéro où l’imprévu et la dérision sont toujours de mises.

Bref si la critique est facile et l’art est difficile mais, dans le passé cette manifestation nous avait habitué à un tel degré artistique et de perfection que nous sommes un peu chafoins, et comme disait Beaumarchais ”Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur”. Aussi venons-en maintenant aux éloges et tout particulièrement pour quatre numéros, à savoir.

Scott et Muriel -de véritables illusionnistes en 2000 à Lisbonne ils ont reçu le titre de champion du monde de magie- nous propose avec le dynamisme coutumier une comédie bouffonne combinant, magies époustouflantes, grandes illusions enveloppées d’humour et saupoudrées d’originalité. C'est d'ailleurs le seul moment de sourire du spectacle.

L’Ukrainienne Marina Glavatskyi et le Russe Oleksey Grigorov, du duo Secret of my Soul nous propose un numéro de cerceau aérien où poésie côtoie dangerosité, ce qui leur vaut un Coquilot d'Or de cette manifestation.

Giulia Giona enveloppée dans une robe unique faite de tissus chatoyants, debout bien campé sur son cheval, en dirige d'autres totalement en liberté, sans brides ni rênes. Un moment magique qui lui permet d'empocher un Coquelicot de Bronze.

Moment exceptionnel avec Constantin Ciabotaru le porteur, et son partenaire Dan Tazlauanu du Duo Ballance enchaînant sans aucun moment de répit dans un numéro de mains à mains, des portés athlétiques hors normes, dont une descente puis remontée de jarrets ce qui leur vaut de la part du public une standing ovation méritée. Ils repartent avec le mérité Prix du Président de la République, décerné par le jury présidé par Joseph Bouglione Jr. (voir blog26/02/2017).

Complètent ce programme Les Jasters, avec leur numéro d’arbalète et de lancer de couteaux qui saisit toujours les spectateurs notamment dans leur final. Ainsi comme Guillaume Tell, la flèche tirée par Giacomo vient transpercer la pomme posée sur la tête d’Elena. Suspense et angoisse sont au rendez-vous et même à chaque fois que l’on voit ce numéro.

Habillé musicalement par l’orchestre dirigé par Carmino d’Angelo (voir blog07/01/2017), du moins pour les rares numéros n'ayant pas apporté leur bande sonore, le spectacle s'achève par un double numéro de motos bondissantes et pétaradantes. Une prouesse qui subjugue les jeunes spectateurs, qui délaissant pour une fois leur portable pour rêver devant cette symphonie de motos qui, dans un premier temps tourbillonnent dans une sphère puis, une seconde équipe va proposer des sauts périlleux survolant avec aisance la piste magique. Ces numéros il faut le noter semblent être un véritable antidote aux réseaux sociaux et repartent avec un Coquelicot d'Argent.

Un chapiteau bien rempli, des spectateurs captivés, des numéros de qualité, le retour du Festival du Val d’Oise fut apprécié, la pari est gagné, mais nous aimerions une manifestation plus conséquente en 2024, une année olympique, pour la 22ème édition du festival valdoisien.

 

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