Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les députés ont adopté en première lecture vendredi 29 janvier, par 79 voix contre 2, la proposition de loi relative à la lutte contre la maltraitance animale défendue par trois élus de la majorité – Loïc Dombreval et Laëtitia Romeiro Dias (La République en marche) et Dimitri Houbron (Agir ensemble).

Si cette loi est définitivement adoptée ce sera la fin des animaux sauvages dans les cirques, des cétacés dans les delphinariums, des élevages de visons pour leur fourrure, avec un encadrement plus strict pour les achats d’animaux de compagnie avec en cas de maltraitance, un renforcement des peines. Et oui on l'oublie un peu trop vite ce sont les particuliers qui sont la source principale de la maltraitence animalière. Et il y aurait beaucoup à dire sur cette attitude déplorable.

Comme on le lit cette loi ne concerne la maltraitance en France que de certains animaux et non de tous les animaux. On peut en effet se demander pourquoi les corridas, les courses hippiques et de lévriers, l’élevage en cage ne sont pas concernés. De plus on peut se demander, pourquoi sont-ce les cirques itinérants avec animaux qui payent le plus lourd tribut à cette loi ?

Il est trop facile de dire que les directeurs de cirques traditionnels, ce qui est d’ailleurs vrai, ne savent pas se défendre, que le mouvement animaliste à gagner sa guerre contre les pistes avec animaux en assénant, ce qui est vrai, des contrevérités. Mais force est de constater que le cirque traditionnel n’a pas forcément bonne presse et qu’inconsciemment dans beaucoup d’esprits il n’a pas à être défendu, d’autant plus que certains critères à caractères historiques, culturelles, économiques et même pédagogiques y concourent.

Historiquement, bon nombre d’historiens de la piste ont tendance à faire remonter les racines du cirque aux arènes romaines qui étaient des lieux où l’Empire romain avait la fâcheuse tendance à martyriser les chrétiens. Difficile à faire accepter par un pays qui a une certaine époque était encore la fille ainée de l’église. En plus, de tous temps beaucoup de circassiens ont surfé sur cette idée en reprenant les courses de chars pour illustrer leurs visuels publicitaires ou la couverture de leurs programmes…

Quelques raisons expliquant pourquoi la loi sur la protection animale va être votée sans trop de problèmes par le Parlement
Quelques raisons expliquant pourquoi la loi sur la protection animale va être votée sans trop de problèmes par le Parlement
Quelques raisons expliquant pourquoi la loi sur la protection animale va être votée sans trop de problèmes par le Parlement
Quelques raisons expliquant pourquoi la loi sur la protection animale va être votée sans trop de problèmes par le Parlement

Culturellement, pour certains, les circassiens, les saltimbanques, les gens du voyage ne sont pas des personnes fréquentables, au mieux ce sont des gitans, des tziganes, au pire des voleurs de poules. On ne protège pas les voleurs, ils n’ont que ce qu’ils méritent, d’autant plus qu’ils tourmentent nous dit-on leurs animaux alors on ne va non plus les plaindre…

Economiquement, un animal coûte cher (7kg de viande par jour par félin par exemple), et bien plus cher à l’entretien qu’un diabolo, un trapèze ou un mât chinois... Un animal demande aussi des soins constants et attentifs qui peuvent demander beaucoup d’argent et de temps.

Notons au passage que certaines entreprises circassiennes comme le Phénix ou le Festival Mondial du Cirque de Demain (voir blog 13/02/2019) n’ont pas toujours été opposées à la présence d’artistes à 4 pattes. Au début ces farouches défenseurs de la cause animale ont présenté des spectacles avec animaux . Le festival massicois dans les années 90 n’organisait-il pas (voir blog09/01/2017) un ”Concours de Dresseurs du Festival Mondial du Cirque de Demain" ? A ses débuts le cirque Phénix, avec ses spectacles dédiés aux cirques Tzigane, Mexicain ou impérial de Russie, n’était nullement contre la présence d’animaux. Mais Alain Pacherie (voir blog17/04/2013) en gestionaire avisé a vite fait ses comptes. Un spectacle acrobatique non seulement est dans l’air du temps et ne risque pas le courroux des animalistes, mais il a surtout une vertu essentielle, il coûte moins cher. Notons au passage qu’Alain Pacherie est tellement conscient de l’importance des animaux sur une piste, que depuis quelques années il nous propose des productions avec des bêtes faites de carton et de tissu. Triste et hypocrite époque que la nôtre !

Enfin pédagogiquement, depuis près de 50 ans qu'existent en France les écoles de cirque, qu’elles sont celles qui enseignent le spectacle avec animaux ? Aucune à ma connaissance. On forme des acrobates, des jongleurs, des trapézistes, des magiciens, des ventriloques, mais aucun écuyer, aucun dompteur, aucun cornac… aucun dresseur d’animaux.  Oui je pense que la cause première de notre détachement pour le cirque avec animaux vient de là. On forme moult acrobates, mais aucun dompteur.

 

Par contre il n’est pas étonnant que la loi ne parle pas des courses hippiques car nos concitoyens sont bien trop attachés au PMU et aux gains éventuels qu’ils peuvent en tirer et ils se fichent pas mal de savoir si les chevaux sont ou non mal traités pour gagner une course, c'est vraiment le cadet de leur soucis...

En guise de conclusion, le combat semble comme on le voit mal engagé, d'autant plus que le cirque aujourd'hui n'est plus considéré par les pouvoirs publics comme un spectacle culturel. En effet le projet de loi est porté non par la Ministre chargée de la Culture mais par celle chargée de l'Ecologie.

Quel symbole non?.

 

 

Tag(s) : #Animaux
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :