Comme nous l’évoquions lors notre bloc-notes du 30mai dernier, Mondoclowns prenait cette année ses quartiers d’été pour quatre soirées dans le cadre historique de la cour d’honneur du Château de Duras. En réalité il n’y a eu que trois représentations car celle du dimanche 18 aout a dû être interrompue devant les trompes d’eau qu’un orage a déversée ce soir-là.
En aout, c’est une version allégée qui a été proposée aux spectateurs Duraquois par rapport de celle qui avait été donnée à Marmande en février dernier. Il manquait ainsi à l’appel outre Mister Garibaldi (Raoul Cardinali) et son épouse Carry Harvey (voir blog22/01/2016), la facétieuse otarie Charly avec son partenaire Roland Duss, ainsi que les frères Curatola tous retenus sur d’autres pistes. Par contre les autres pensionnaires de la 4ème édition de Mondoclowns étaient de la fête.
C’est l’espagnol Hugo Miro qui eut la délicate tâche de débuter le spectacle et, en une fraction de secondes avec des avions en papier il met le public, assis sur les gradins entourant une piste circulaire, dans sa poche. Cet artiste manie avec aisance incroyable le langage universel du mime, de plus sa bouille ainsi que sa dégaine ne peuvent que prêter à rire. Bref le spectacle avec cet auguste est sur de bons rails. Autre sensation, les déjantés "Mangeurs de Lapins" un trio formé par Jean-Philippe Buzaud, Sigrid La Chapelle et Dominic Baird-Smith. Ces trois lascars font preuve d’une incroyable force créatrice et d’un dynamisme singulier en nous proposant quatre entrées avec moult animaux présents : deux éléphants et un toucan du Médoc. Et ils nous montrent aussi tout leur talent de musiciens et de chanteurs désopilants ou de manieurs de bolas, algarade qui se termine bien entendu en bataille titanesque. A revoir ces garçons qui cultivent plus qu’un grain de folie pour notre plus grand plaisir…
Mondoclowns c’est aussi des moments de poésie et de beauté. C’est ainsi que l’on a pu applaudir Pavel Boyarinov avec son éléphant mécanique et son archet à papillons, le clown blanc Adrien (voir blog15/12/2016) qui avec son élégance habituelle nous proposa des reprises marquées du sceau de la finesse et de l’originalité. La sexy contorsionniste Heejin Diamond toute de grâce et d’élégance nous présenta avec son costume rayé, dont les formes graphiques se déstructuraient elles aussi, un joli moment de sensualité qui a dû bien ravir les papas présents. Complétaient ce joli programme, présenté par Thierry Planès (voir blog21/05/2014) le créateur et directeur artistique de ce spectacle, l’homme-orchestre Laurent Galichet stoïque devant tout ce déferlement de folie, nous offrait des bruitages comiques, des sons originaux et de la musique pour vêtir musicalement deux voies la soprano Elisabeth Baz et la gouaille de la volcanique Mélodie Cambou, toutes deux aussi délirantes il faut le dire que leurs complices d’un soir.
Enfin un décor (mapping) projeté sur la façade du château réalisé spécialement pour le spectacle a rajouté une dimension extraordinaire et a habillé de lumière les artistes dans leurs numéros. Mondoclow c’est un savant mélange de comédie, de théâtre, de mime, de poésie, de musique et d’art clownesque, et la session estivale devrait revenir l’année prochaine au Château de Duras, on en redemande et nous y serons.
DR Photo Déborah Tarrade