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" J’aime le cirque parce que les gens du cirque vivent pleinement, parfois au prix de leur vie.  Parce qu’on y respire de la canaille et de la poésie. Parce que la beauté de la patience y domine la malice. Parce qu’on y sent la crotte de cheval et la sciure de sapin. Parce que l’échelle du cirque ne s’appuie pas sur la terre, elle me rappelle toujours le rêve de Jacob. Puis, je suppose qu’elle doit mener je ne sais où ailleurs, mon continuel désir. J’aime le cirque parce qu’on y assiste à un festin de rire (…). C’est parce que j’y vois le miracle de l’impossible. C’est parce que c’est une œuvre d’art en mouvement. C’est un festin de contrastes, l’érotisme voisine la candeur, la bestialité et la grâce, la cruauté et la douceur. Parce que sous le chapiteau en toile il se passe en réduction ce qui se pas sous le chapiteau céleste…Le fouet qui claque dans l’air, nous le recevons sur les épaules nues. Il nous laisse rayés et zébrés. Le cirque paraît un bateau pavoisé. Il provoque toujours un sentiment de conflagration pacifique de toutes les nations, de fraternité totale…"

 

Voici une belle déclaration d’amour aux arts de la piste. Mais qui en est l'auteur ?  Cet éloge provient du peintre sculpteur français d’origine polonaise Yehouda Chaim Kalman (1912_1991), plus connu sous son nom d’artiste : Thomas Gleb. Et c'est grâce au cirque que ce créateur a pu exprimer son humour, son appétit de vivre, sa joie, qu’il retrouvait dans ce lieu poétique et sensuel, où Il y voyait une réalité extrême, une  vraie vie.

Thomas Gleb dans un cycle consacré au cirque, peint à Varsovie en 1955, a produit de nombreuses œuvres dont "Le Cirque (Cheval et Ecuyère)", tableau se trouvant  au musée d’Angers. Cette huile sur toile (136,2 x 167,4) nous montre une artiste en plein effort, en train de réaliser sur la piste d’un chapiteau et sous le regard d'un jongleur, d’un acrobate (un partenaire ?) et d’un Auguste  un numéro d'équilibre équestre sur le dos d'un cheval blanc, numéro éclairé par une lumière pâle. Il faut rappeler que Thomas Gleg aimait singulièrement utiliser le blanc dans ses compositions, couleur  qui avait pour lui une valeur symbolique et évocatrice des rituels religieux de son enfance dans une famille de confession juive. Ce tableau rend bien aussi l’agilité, la souplesse du corps, le mouvement. Il faut dire que Thomas Gleb avant d’entreprendre une œuvre se documentait solidement sur le sujet. Ainsi pour le cycle sur le cirque, il avait rempli un carnet d’annotations, de dessins, d'esquisses  sur les disciplines, les figures, les gestes, les postures (salut de l’ange, équerre, planche verticale, suspension…), afin de coller le mieux possible à la réalité.

Deux autres compositions circassiennes de Thomas Gleb
Deux autres compositions circassiennes de Thomas Gleb

Deux autres compositions circassiennes de Thomas Gleb

Thomas Gleb un artiste à redécouvrir tant au niveau de sa peinture, que de ses sculptures voire de ses tapisseries, car n’oublions son père était en Pologne tapissier... à Angers ou à Bourgoin Jallieu pendant l'exposition "L'Art fait son cirque" (voir blog21/05/18). 

 

Tag(s) : #Art
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