Les casse-cou ont toujours fasciné le public en voulant défier quotidiennement la mort. Si les martyrs de la piste forment aujourd’hui une liste impressionnante, il est peut être bon de se souvenir de ce que disait Raoul Monbar (voir blog13/02/17) lui par ailleurs un audacieux aérien à l’origine d’un fameux numéro nommé "la torpille humaine" : "Il y des trucs qu’on réussit du premier coup, ils ne demandent aucun entrainement, ni aucune qualité particulière. Mais si on les rate on se tue".
Fritz Henneman connu sur la piste sous le nom d’Hemadas était de ceux qui aimaient défier les lois de l’attraction universelle. Et ce casse-cou allemand avait pour habitude d’achever ses évolutions aériennes, qu’il réalisait avec sa femme Christel, par un saut horizontal de 4 mètres à partir d’un agrès vertical et bien entendu sans filet.
Cette prouesse aérienne allait de plus à l’encontre de ce que faisaient les autres en proposant des sauts verticaux, tel le fameux "saut de la mort" immortalisé par les Clérans (voir blog24/03/11).
Pour réaliser cet exploit, Hemadas s’élançait d’un trapèze, traversait un cercle lumineux avant d’attraper une corde tendue verticalement. Malheureusement un soir, le 14 janvier 1956 au cirque d’hiver de Paris, il ne rattrapa le fil et fit une chute mortelle mettant fin définitivement à ce numéro risqué et peu banal.
Sa chute fit le lendemain les gros titres des journaux à manchettes, mettant à l’index ces numéros ultra dangereux où les artistes prennent des risques insensés pour satisfaire le côté morbide d’un certain public. La vox populi se demandait jusqu'où pouvait aller la quête de prouesses toujours plus spectaculaires et, toujours plus risquées.
A ce jour le débat n’est pas clos, d’autant plus que pour certains voltigeurs du ciel, le risque reste aussi pour eux un piment.
Mais malheureusement, la chute fait partie du métier et, au cirque comme ailleurs le risque zéro n'existe pas… et comme dit le dicton le spectacle continue.