Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Lorsque Philip Astley (voir blog07/06/15) à Londres au XVIIIe siècle crée une nouvelle forme de spectacle que l’on nomme cirque, il décide de tirer profit de son expertise équestre  d’ancien sergent-major dans un régiment de dragons légers, pour organiser un spectacle mettant en valeur la vélocité des chevaux et l’agilité de leur cavalier.  Et pour cela il trace une piste circulaire de 13 m de diamètre qui favorise les performances équestres. Aussi est-il logique et naturel d’indiquer que le cirque commence à cheval et qu'un cirque sans équidé me semble comme un opéra sans chant lyrique, autrement dit coupé de ses racines.

De leur côté les chinois depuis la nuit des temps, ont valorisé l’acrobatie pratique d’origine populaire et étroitement liée à divers aspects de la vie courante, comme la production, le combat et les cérémonies religieuses. Pour les acrobates chinois une piste ne leur est pas nécessaire pour montrer leurs performances et ils peuvent présenter en frontale leur spectacle sur une scène de théâtre.  L’acrobatie est  un art scénique. Il en est de même des spectacles dit de nouveau cirque et sans chevaux, la piste ne sert plus à rien. Les Québécois l’ont bien compris  eux  qui n’avaient de passé circassien, présents dans les spectacles sans chevaux, ils ne voient pas l’utilité d’une piste, et utilisent le plus souvent une scène, tel est le cas par exemple du cirque Eloize, de la Compagnie des 7 Doigts de la main et de plus en plus du Cirque du Soleil.

Or le spectateur et l’artiste ne ressentent pas les mêmes sensations lorsqu’un spectacle est présenté en frontal ou sur une piste. En effet la configuration d’une salle agit grandement la dynamique entre artiste et public. Une scène est conçue pour produire des perspectives, mais elle crée aussi une hiérarchie au sein des spectateurs. Certains voient mieux que d’autres et l’on sent davantage le mur imaginaire entre la scène et les gradins. La piste ronde elle poursuit une autre logique. Elle instaure une égalité entre les spectateurs qui tous ont la même chance de bien voir, tout en offrant une proximité avec les comédiens. Enfin dans un espace à 360 degrés, l’énergie des artistes, circule autrement. Elle provient également du public, qui retrouve dans les visages des gradins d’en face une suggestion inconsciente et collective des réactions et sentiments auxquels il est appelé à s’abandonner. Enfin entourer un artiste est une attitude naturelle, ce qui n'est pas le cas du frontal. Ainsi lorsque des badauds regardent un spectacle dans la rue, comment se disposent-t-ils en cercle ou en ligne? Je vous laisse trouver la réponse.

 

Un Collectif dénommé Réseau 360° (voir blog31/01/17) milite activement pour défendre le spectacle en rond,  espace où public et artistes ne font qu'un.

Tag(s) : #Bâtiments
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :