Cette question va malheureusement de plus en plus se poser, si les Etats européens décident, comme un seul homme, d’interdire le travail des animaux dits sauvages dans les cirques. Et si les pistes ne peuvent plus présenter de numéros avec des artistes à 4 pattes que vont devenir les tigres, éléphants, girafes, zèbres, chameaux ou panthères ? Cette question n’est pas un cas d’école, ou une vue de l'esprit, témoin l’exemple du Mexique où ce problème se pose à l’heure actuelle et de manière urgente, car une loi prohibant l’utilisation de ces animaux dans les cirques de ce pays va entrer en vigueur dès le 8 juillet prochain.
Une telle mesure soulève et c’est bien naturel de vives protestations de la part du milieu circassien, déplorant que rien n’ait été prévu concernant le sort des 3.000 animaux concernés. "Si nous ne pouvons plus les nourrir, nous allons être obligés de les piquer", déplore Armando Cedeno le président de l’association nationale des propriétaires et artistes de cirque. Entretenir des animaux coûte fort cher : près de 150 euros par jour pour nourrir des tigres, et l’année compte 365 jours. Certains zoos privés mexicains ont déjà proposé leur aide, mais ils ne disposent pas de suffisamment de places pour accueillir autant de pensionnaires dans un délai si court. Aussi que faire des animaux sans logis ? Les donner dans des zoos, les places on a vu sont limitées. Le renvoyer dans leur pays d’origine, c’est absurde car ces animaux pour la plupart sont nés en captivité seraient en peu de temps l’objet d’un affreux carnage de la part des braconniers toujours avides de défense d’éléphants ou de corne de rhinocéros.
D'après un rapport de WWF chaque année 12 000 éléphants sont tués, leurs défenses sont convoitées pour son ivoire et près de 120 tonnes d'ivoire sont écoulées chaque année sur le marché illégal asiatique. Quant aux cinq espèces de rhinocéros trois sont en danger d'extinction : le rhinocéros noir, et ceux de Sumatra et de Java. Ainsi à ce jour on ne compte plus que 50 rhinocéros à Java. La corne de cet animal aux vertus soi-disant aphrodisiaques, reste toujours très convoitée sur le marché asiatique.
L'analyse a démontré que la corne de rhinocéros est constituée comme les ongles, uniquement de kératine, une forme de poils agglomérés dont les vertus "stimulantes" n’ont jamais été démontrées. Plus chère que la cocaïne: la poudre de corne de rhinocéros aurait en 2011 atteint des prix frôlant les 70.000 euros le kilo, et selon leur taille, ces cornes se négocient d’après Europol l'organisation policière européenne entre 25.000 et 200.000 €, attirant forcément les contrebandiers avides de tous bords.
Enfin selon une enquête réalisée par le journal britannique "The Independent on Sunday", le trafic d’animaux sauvages est devenue une industrie qui brasserait près de 7 milliards d’euros par an.
Édifiant non!
A l'heure où la Grèce et la Belgique ont déjà interdit les cirques avec animaux sauvages, ne peut-on pas légitimement se demander si une telle réglementation ne peut, un jour voir le jour en France? D’autant plus qu’à l’heure actuelle des interdictions locales existent déjà. Les municipalités de Bagnolet, Creil, Montreuil ou Illkirch (en Alsace) ont adopté des arrêtés municipaux pour refuser tout cirque avec des animaux sauvages.
Cependant si une telle réglementation venait à s'appliquer, gageons que les combats de coqs, les courses hippiques, ou les corridas… ne seront pas concernés, par cette loi.