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zavatta.jpgLa presse relate souvent les déboires de  certains cirques lorsqu’on leur refuse l'autorisation de s’installer sur un terrain communal. Le dernier exemple qui vient à l’esprit concerne le Cirque Cathy Zavatta, qui faute d’un accord avec la municipalité de La Madeleine, située dans le Nord, a dû replier précipidement son chapiteau, les tribunaux ayant exigé son départ sous astreinte de 3 000€ par jour. De telles situations deviennent monnaie courant et mettent non seulement l’existence d’établissements en jeu, mais prive aussi le public d’une distraction populaire largement appréciée du grand public. Mais quels sont les raisons du bannissement dont fait l’objet le cirque traditionnel ?

LH47_reportage_02.jpgLes arguments avancés par les défenseurs de cette politique sont connus. Généralement on indique  le manque de place dont dispose la commune. Il est vrai que beaucoup de villes ont transformé les espaces dédiés aux fêtes foraines en places de parking, le plus souvent payantes. Pourtant on remarque souvent que ces emplacements deviennent libres pour des manifestations qui semblent aux élus plus dignes d’intérêt. Autre récrimination contre les saltimbanques, ils sont jugés encore comme des voleurs de poules, et fauteurs de troubles au quotidien (bruit, gêne, pollution, présence d’animaux…). De tels arguments sont méprisants et c’est bien mal méconnaître les circassiens qui sont pour la plupart des gens respectueux des usages et des lois. Et si des abus ont pu ici ou là être constatés, il ne faut pas généraliser à un groupe entier ce qu’une petite minorité s’est permis. Mais mettre en évidence ces incivilités peut être électoralement rentable à quelques d’élections municipales. Comme nous le voyons les références généralement présentés sont le plus souvent fallacieuses, car si certaines municipalités interdisent la présence de cirques sur leur territoire, il s’agit tout bonnement d’un choix politique, pour elles le spectacle de cirque est un art mineur voire insignifiant donc indigne de leur politique culturelle.

850535Ce type d’arguments montre combien ceux qui les véhiculent sont totalement ignorants de valeurs portées par ce spectacle ! Le cirque rassemble au-delà des différences sociales et culturelles, ainsi toutes les catégories sociales possibles allant du quasi SDF aux plus grands aristocrates de la piste sont présentes. Au cirque la haine, le racisme, la xénophobie et l’intolérance n’ont pas droit de citer, chacun est jugé uniquement à l’aune de ce qu’il est capable de faire. Chaque personne au cirque doit faire ce pourquoi elle est là. Si le monteur faillit à sa tâche, les gradins peuvent s’écrouler ou la toile s’envoler. Nulle fonction n’est subalterne, chacun est absolument nécessaire à la construction du spectacle. Par exemple pour présenter un numéro de fauves il faut non seulement un dompteur, mais également un ou plusieurs dresseurs pour le mettre au point, des garçons de piste pour monter ou démonter la cage, des "galoupes" pour nettoyer les voitures cages, des aides pour préparer la nourriture et la donner aux animaux, sans oublier le vétérinaire pour garantir la bonne santé des artistes à quatre pattes. Le cirque rassemble à la fois hommes et animaux. Beau symbole rappelant que la terre n’est pas la propriété exclusive des humains. Dans un spectacle de cirque les animaux sont des artistes à quatre membres, des partenaires au même titre que les artistes à deux membres. Alors amis circophiles en cette période préélectorale rappelez à vos élus les vertus de ce spectacle qui est de plus en plus mis au ban de notre société.

Tag(s) : #Economie
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