Daniel Chagnon dit Dany Renz, ou Rentz dans certains programmes, reste à ce jour une des légendes du monde du cirque au moins pour deux raisons, une fin tragique le 17 juin 1972, et des numéros équestres exceptionnels dont certains sont à ce jour inégalés, mais reprenons par le commencement.
Fils d’Adrienne Renz et de Marcel Chignon un pantre (personne non issue du monde du Cirque), Dany Renz se sent très jeune attiré par le monde de la piste et c’est ainsi qu’il passe de nombreuses vacances chez sa tante Tilly, épouse d’Henry Rancy, le directeur du cirque du même nom où Il apprendra les bases de l’acrobatie et de l’équitation. En 1950, il épousera sa cousine Sabine Rancy avec qui il formera un couple circophile de premier ordre.
Très rapidement Dany Renz va montrer des dons exceptionnels pour des numéros de jockey (voltige à cheval) et c’est ainsi qu’il conçoit le très célèbre numéro «Robin des bois» dans lequel il mêle la voltige, la danse classique, le tir à l’arc et une série de cinq à sept sauts périlleux consécutifs sur un cheval au galop. Numéro qui durait huit minutes et qui était exécuté sans aucun temps mort. Pour cette prestation à hauts risques, Dany Renz reçoit en 1955 à Toulouse l’Oscar du Cirque et, en 1958 fait parti de la troupe qui représentera le Cirque français à Moscou. En 1961 avec la complicité du cheval Dynamite, il endosse les habits de Kid Callagan personnage qui se fait malmené par le quadrupède comédien mais numéro qui fait mourir de rire les spectateurs. En 1965 il revêt la tenue de Zorro pour la tournée 65 du cirque Sabine Rancy. Unanimement reconnu par la profession, il reçoit en 1969 à Madrid un second Oscar que lui remet Arturo Castilla, le Président du Comité de direction des cirques espagnols.
Parallèlement il est aussi le PDG du Cirque Sabine Rancy où il montre toute l’étendu de ses facettes: barriste, sauteur à la batoude, acrobate au tapis, trapéziste volant, dompteur, manipulateur, jongleur et voire même auguste à ses heures. Dany Renz était un artiste de cirque complet qui savait tout faire et même sauver de la mort le dompteur Gerardi grièvement blessé le 13 mars 1968 lors de la représentation à Versailles par le Lion Poulito.
Malheureusement le 17 juin 1972 à 0h30 à Dany Renz en voulant aider le cornac à embarquer dans sa remorque l’éléphante Chiquita, est mortellement blessé par le pachyderme. Conduit de toute urgence à la clinique Saint-Louis d’Issoire, puis à l’Hôtel Dieu de Clermont-Ferrand, Dany Renz y décède au petit matin. Et d’après la légende on raconte qu’à Brioude (le lendemain) tous les chevaux de la cavalerie, en forme d’hommage, ont défilé devant la caravane directoriale du Cirque Sabine Rancy, où reposait en habit de parade Dany Renz.
Pour ceux qui souhaitent plus d’informations sur la vie et l’œuvre de Dany Renz, un livre à fortement conseiller celui du Docteur Frédéric Denys, le grand spécialiste de la mémoire Rancy : "Le Cirque Sabine Rancy 16 ans d’Histoire et d’histoires".