Le Cirque Fernando, une salle à part, celle des peintres et des intellectuels parisiens

Le cirque espace, où formes, couleurs, mouvements, costumes ou postures s'en donnent à cœur joie, de nombreux peintres habituellement plus habitués à peindre des religieux, des grands bourgeois, des guerriers, vont régénérer les thèmes de l’art pictural en utilisant ce lieu clos comme modèle. Ces artistes de la toile et du pinceau vont rompre radicalement avec le passé, en représentant sur leurs toiles des écuyères, des clowns ou des acrobates...

Il faut dire que, Mme Fernando caissière du cirque, en leur donnant libre accès aux répétitions, va leur permettre de pouvoir dessiner les artistes sur le vif. Dans leur sillage, ils vont entraîner une multitude d’écrivains, de journalistes ou autres intellectuels parisiens qui, à leur tour, vont parler de cette piste où ils sont si bien accueillis. Le Cirque Fernando va alors réunir toute une avant- garde parisienne et internationale, mais aussi des gens de lettres, de théâtre, des marchands d'art et les habitués du "Bateau-Lavoir", lieu de résidence de tant d’artistes peintres.

Les peintres vont devenir des pensionnaires assidus du Cirque Fernando. Degas va grimper aux gradins supérieurs pour fixer le vol de la reine de l’espace, Miss Lala (voir blog28/12/2013). Près de la piste, Toulouse-Lautrec va éterniser les écuyères enroulées de volants à sequins.

Les œuvres picturales qu’ils vont y créer, à une époque où la photographie est encore à ses balbutiements et forcément posée, sont les seuls témoignages visuels d’artistes d’antan ayant marqué l’histoire de la piste, saisis dans la spontanéité de leurs mouvements.

Ces œuvres picturales sont essentielles pour saisir l’histoire de la piste entre 1840 et 1930, autrement dit avant que la General Electric ne produise en Angleterre des ampoules flash qui vont ensuite permettre de photographier les artistes en mouvement.

Dans ces 4 peintures, où la couleur orange est de mise, Seurat, Toulouse-Lautrec, Renoir, Degas montrent que ce cirque situé à Montmartre à l’angle de la rue des Martyrs et du Boulevard Rochechouart (voir blog01/07/2012), et aujourd'hui disparu, était leur lieu de prédilection.

Le Cirque Fernando, une salle à part, celle des peintres et des intellectuels parisiens

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