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Publié par cirk75

La première fois que l’on a vu un programme d’art acrobatique africain à Paris c’est en 2001 sous l’égide d’Isabelle et de Dominique Mauclair (voir blogs 14/01/2014 & 21/01/2017). Et dans ce spectacle donné au Cirque d’Hiver aucun artiste venant d’Ethiopie n’était inscrit. Il faut dire que ce pays à l’étoile à cinq branches est plus connu pour son café et ses oléagineux que pour ses arts de la piste.

N’ayant aucune racine circassienne, la production éthiopienne présentée au Cirque Phénix n'avait aucun passé sur lequel construire programme de cirque. C'est pourquoi l'essentiel des numéros proposés (équilibre sur échelles, jonglage, portées acrobatiques, rola rola, jeux icariens, hula hoop, fil souple et banquine), sont bien connus des pistes européennes.

Dans ce 5ème spectacle africain présenté sous le chapiteau du Phénix, les huit numéros circassiens apportent avec bonheur leur fougue et leur audace. En tête la troupe d’acrobates, composée de huit jeunes artistes ne manquant ni d’énergie ni d’intrépidité, proposent deux passages brillants. En fin de première partie on a le droit à un numéro combinant bascule aérienne et jeux icariens. L’agrès central est prétexte à des envolées toutes plus spectaculaires les unes que les autres avec quelques rattrapes osées. Lors de la 42ème édition du Festival Mondial du cirque de Demain, la troupe Kolfe (médaillée d’Or) avait donné une prestation similaire. Sont-ce les mêmes ? Rien ne le dit, d'autant plus qu'ils étaient cinq et pour ce spectacle on en dénombre huit. A la fin du spectacle en seconde partie ce même collectif revient pour nous montrer un pur numéro de banquine, où les voltigeurs (Kirubel Debebe et Habtamu Sime) ravissent le public, en total osmose avec ce groupe.

La femme (Filkir Hussen, qui en seconde proposera du hula hoop) et l’homme (Hawariyam Eyassu) forment un duo de jongleurs en parfaite symbiose, tout comme Dagim Beeeyene avec ses hasardeux équilibres sur échelles.

Kedir Abdulkadir est un as du rola rola et nous propose toutes les figures que l’on attend d’un tel numéro. Le trio féminin composé par Wengelawit Kassa, Ferdose Legese et Liya Seyfe nous gratifient de portées acrobatiques en intégrant contorsions et grâce.

En seconde partie Abebé Agdew propose un beau numéro sur fil souple en le soupoudrant de chants éthiopiens dont il a le secret. Enfin Rahwa Negash et Ashefani Tadesse forment un couple de patineurs sur roulettes convaincants.

Ajouter à cela, un orchestre de sept musiciens avec deux chanteuses qui sonne bien, et des costumes orignaux, confortables et remarquables que porte la troupe éthiopienne qui donnent un spectacle raffiné avec un tonus salvateur.

Trois petits regrets, le prix des places de 95 à 25€ qui est tout sauf populaire, la durée du spectacle qui débute le soir à 20h15 pour se terminer à 22h00 avec un entracte de 20mn programme dixit, donnant le sentiment d'une production un peu courte. Enfin aucun grotesque ou aérien, ce qui n'avait pas été le cas dans les quatre autres spectacles africains présentés au Phénix depuis 2012.  

En conclusion un spectacle à voir jusqu'au 12 janvier pour le voir Pelouse de Reuilly à Paris, avant qu'il parte en tournée pour un mois dans l'hexagone.

 

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