Cette toile (143x306) réalisée en 1924 par David Osipovich Windhopff (1887-1933) un peintre, dessinateur de presse et affichiste français d'origine ukrainienne, montre notamment une femme à califourchon sur le dos d'un cochon.
A l’origine cette peinture n’était qu’un élément de l’œuvre originale de Windhopff. En 1958 lors de la démolition du cirque de Limoges (1924-1958) on n’a pris guère soin des panneaux réalisés pour cette salle. Seule une partie de La Parade Burlesque est aujourd’hui conservée. L'oeuvre originale montrait d'autres personnages chevauchant des oies ou des cochons, ce qui donnait ce côté saugrenu et insolite.
Cette huile faisait partie d’un lot de 14 toiles peintes qui décoraient le cirque-théâtre municipal de Limoges. Le tout représentait quatre cents mètres carrés de peinture qui ornaient non seulement les parties hautes de la salle, mais aussi la buvette, le vestibule et l’entrée. L’ensemble selon les observateurs de l’époque donnait "une atmosphère de gaité et préparait à l’émotion joyeuse que l’on vient chercher au cirque.”
En ce moment une exposition (voir blog21/10/2024) relate les mésaventures de ces toiles, car sur les quatorze peintes il n'en reste de nos jours plus que cinq, les neuf autres ont été détruites lors de la démolition du cirque..
Mais revenons à la Parade Burlesque, peinture aux couleurs vives (rose, vert, bleu, jaune) créant ainsi une atmosphère bigarrée et chamarrée. En la regardant bien, on peut se demander qui est cette artiste qui chevauche ce cochon ?
C'est une chanteuse fort connue qui s’est notamment produite en 1891 au Nouveau Cirque des Paris voir blog16/03/2024) et Henri de Toulouse-Lautrec l’a aussi croquée dans un tableau accroché aujourd’hui au Musée Pouchkine de Moscou. On la reconnait aisément grâce à la forme si caractéristique de son nez, mais aussi à l’aide de sa coiffure si particulière. Vous l'avez certainement reconnue, il s'agit de la chanteuse Yvette Guilbert.
Mais pourquoi est-t’elle ainsi représentée à cheval sur un cochon ? Est-ce pour rappeler que cet animal était au début du XX° siècle souvent présent sur les pistes européennes ? Ou est-ce une allégorie indiquant que les Messieurs de la barrière, souvent des grands bourgeois, venaient s’encanailler au cirque ?
Chacun aura sa réponse, car Windhopff n'est plus là pour nous renseigner.