Le 16 juillet 1924, Charles Spiessert (voir blod24/06/2015) va acquérir lors de la vente aux enchères du Cirquer Pinder (époque William, Georges Arthur Jr. Pinder) le matériel, une partie de la cavalerie et deux éléphants (voir blog08/05/2018). Par contre il ne remportera pas le droit à l’enseigne qu'il devra louer à Georges Jacquemin, le beau-père de Georges Pinder qui en avait acquis les droits.
Tout alla bien jusqu’en 1931, où à la fin de l'année M. Charles eut connaissance qu’un cirque intitulé Jim Pinder allait voyager en France l’année suivante. Le sang du directeur du cirque Pinder ne fit qu'un tour lorsqu'il apprit que William James Pinder (1896-1939) -dont le diminutif de son second prénom était Jim- avait conclu un accord avec Sampion Bouglione I, le père des 4 frères (voir blog25/12/2014) pour utiliser son prénom et son nom comme enseigne commerciale. Il y avait évidemment tentative d’imitation frauduleuse de la marque Pinder que détenait M. Charles.
En riposte le directeur du Cirque Pinder adressa un courrier à tous les Maires de France pour les mettre en garde contre cette tentative de détournement de clientèle.
La lettre était rédigée ainsi :
”Monsieur le Maire,
Comme suite à notre circulaire que vous avez dû recevoir, je vous confirme qu’un directeur de cirque vient de s’octroyer le nom de Jim Pinder.
Or le vrai cirque PINDER né en 1854 et que vous connaissez de longue date N’A JAMAIS EU DE PRENOM.
Ce directeur a dû vous demander l’autorisation sous un nom quelconque et viendra s’installer dans votre ville sous cette firme ”Jim Pinder” pour créer avec nous une concurrence déloyale.
C’est une contrefaçon de mon établissement qui a fait ses preuves.
Je vous mets donc en garde Monsieur le Maire, contre ses agissements et compte sur votre amabilité pour ne pas laisser s’installer sous un nom, un établissement qui est autorisé sous un autre.
Recevez Monsieur le Maire, mes remerciements et mes respects”
Et c’est ainsi, et pour rappeler cette contrefaçon, que les affiches du Cirque Pinder vont être imprimées dorénavant avec la dénomination commerciale PINDER SANS PRENOM.
Puis lorque le Cirque Jim Pinder se produire en Bretagne, Charles Spiessert va demander aux tribunaux de trancher le litige. Ce qui fut sera fait en juillet 32.
Finalement Sampion Bouglione I pour poursuivre la tournée, va transformer son enseigne en Grand Cirque Franco-Belge (voir blog14/12/2020) et ainsi la chicanerie cessa.
Cette curieuse appellation "Pinder sans prénom" dura quelques temps avant que le nom Pinder réapparaisse seul sur les affiches.
M. Charles comme on le voit, savait se défendre lorsque l’on attaquait son établissement.