Aller chez les Gruss, c’est un peu rendre visite à des amis, à des voisins. Cela fait des années qu’on voit grandir les enfants Gruss, maintenant les petits enfants, qu’on perçoit les membres de la famille au fil des idylles se séparer puis se recomposer. Bref c’est une famille comme la nôtre.
Cela faisait maintenant deux ans que nous n’avions plus rendu visite à cette authentique famille circassienne, la pandémie ayant un peu stoppé cette habitude ancienne. Aussi c’est avec grand plaisir que nous avons repris le chemin du Carrefour des Cascades situé dans le bois de Boulogne pour nous rendre à l’ultime représentation parisienne.
Cette année les parisiens ont été gâtés. Ils ont pu profiter des Grus du 18 septembre au 6 mars et voir un exceptionnel spectacle équestre et aérien, alliant avec harmonie tradition et modernisme. De plus pendant cette longue période de près de six mois, certains mercredis les franciliens avaient la possibilité d’assister aux répétitions publiques afin de découvrir le quotidien des 50 chevaux qui composent ce programme.
Cette année Joseph et Louis sont absents, par contre les filles de Firmin et de Maud sont de l'aventure et montrent de belles dispositions acrobatiques. Témoin la belle pyramide équestre où surplombe au troisième niveau une jeune Gruss montrant grâce et détermination.
Alors que retenir?
Un nouveau duo comique est présent, constitué par Kaylie Griffiths, la compagne de Charles et Tony Florees le mari de Maud. La première la dominatrice, jouant sans maquillage le blanc, et le second le souffre-douleur, ou pourrait même dire dans une entrée le souffle-douleur, proposant des moments de sourires. Un léger reproche pourquoi parler en anglais ? Est-on sûr que le jeune public présent possède toujours la langue de Shakespeare en naissant ? En quoi cette entrée serait moins percutante en langue de Molière ?
Une belle association jeux équestres et jeux aériens, avec notamment les envols des 3 sylphides, petit clin d’œil au passage avec les spectacles avec Les Farfadais (voir blogs 25/05/2014 & 02/03/2015) qui ont marqué l’histoire de cette piste.
Un beau quintette de haute école et de haute tenue avec Gipsy (oir blog07/04/2019), Maud, Alexis Jr. (voir blog13/02/2012), Stéphan et Firmin, un moment de pure grâce avec piaffé, pas espagnol dans une belle chorégraphie rythmée.
Autre grand bonheur ou de nostalgie, le duo entre Maud et Gipsy sur fils aérien pour l’une et terrestre pour l’autre.
Alexis Jr. nous gratifie avec son dernier élève Dartagnan d’une capriole qui nous rappelle par certains côtés celles de son oncle Alexis Gruss Sr. (voirblog19/12/2011).
Le tout avec une mise en piste remarquable, on sent la présence de Grégory Antoine et d’Eloïse Vene, des costumes signé Nicolas Vaudelet qui permettent aux ”équestriens” d’être élégants mais aussi à l’aise pour excécuter leurs numéros. Enfin un orchestre qui s’intègre parfaitement au spectacle avec une chanteuse qui joue aussi les rôles de chauffeuse de salle et de speakerine.
La Piste chez les Gruss n'est pas faite que de terre et de sciure comme aime le rappeler le patriarche Alexis Jr. elle est faite surtout d'amour de la tradition et du travail bien fait et cette production le démontre amplement.