A l’arrêt depuis le début du confinement, et bien plus vulnérable que le théâtre ou la danse, le cirque est frappé de plein fouet par l’annulation des spectacles vivants. Qu’ils soient grands ou petits, traditionnels ou contemporains, avec ou sans animaux, tous les cirques français ont replié leur chapiteau, dans l’attente pour le jour où ils auront le droit de renouer avec leur activité.
Et si les salles de spectacles et de concerts peuvent rouvrir à partir du 2 juin dans les zones vertes et le 22 pour la zone orange, avec les règles de distanciation physique requises et avec une gestion des flux conforme au protocole sanitaire, le cirque s’alarme.
Si nombre de troupes fortement subventionnées, autrement dit le cirque dit contemporain, peuvent sans trop de contraintes se produire dans les rues ou sur les places ce qui peut leur permettre de passer cette période délicate, il n’en est pas de même pour le cirque traditionnel. Celui-ci ne vit que par ses recettes en proposant son spectacle sous la toile d’un chapiteau et n'a pas pour habitude de demander des aides ou des subventions.
On l’oublie un peu vite, le cirque traditionnel coûte beaucoup plus cher que le cirque contemporain. Et que l’on donne une représentation ou non, les animaux du cirque veulent et c’est normal leur picotin quotidien.
Si certains cirques ont eu l'opportunité de regagner avant le confinement leur quartier d'hiver, d'autres ne sachant, après leur dernière représentation de la mi-mars où aller, sont restés sur place.Ce qui permet de relater de beaux élans de générosité de la part des habitants de certaines villes, qui on voulu venir en aide à leur cirque.
En effet dès le lendemain du discours du Président de la République lançant le programme de confinement, certaines communes comme Neuvy-en-Sullias dans le Loiret, Saint-Brieuc dans les Côtes-d’Armor ou Chatillon sur Seine ou Saint-Usageen Cote d’or, mais aussi bien d'autres, ont su créer cette chaîne de solidarité pour pourvoir aux besoins des artistes et des animaux.
Rappelons que le 18 avril, la Ministre de la Transition Écologique avait débloqué 19 millions d'Euros pour financer la nourriture des animaux se trouvant dans les cirques et les parcs zoologiques.
Mais cette chaîne de générosité a eu quelques manques ici ou là où les cirques ne sont pas toujours les bienvenus. Ainsi la revue Bretagne Circus dans son dernier numéro raconte les déboires du cirque de Louis et Lucie Bonnot. Cet établissement confiné sur le parking face du stade de Perrecy-les Forges (Saône & Loire) n'a pas eu accès ni au robinet d'eau, ni aux douches, ni aux toilettes, car les cirques sont suite à un arrêté municipal interdits dans cette commune. Ville où ses représentants élus ont fait preuve comme on le voit d'un fort grand humaniste !
Espérons maintenant que les cirques vont pouvoir tel le phénix renaître de ses cendres et rebondir. Etre circassien n'est vraiment pas un long fleuve tranquille...
Cette pandémie survient après bien d'autres moments difficiles pour les étoiles de la piste. Citons les mouvements sociaux de fin d'année qui ont paralysé tout le pays, la crise des gilets jaunes mais aussi les troubles à l'ordre public occasionnées par les sectes animalières. Tout cela a fortement impacté la santé économique du monde de la piste, qui à l'inverse des activités musicales, chorégraphiques ou théâtrales en France ne bénéficient pas des largesses du contribuable, ne touchant aucune aide publique...