Voilà une scène de cirque originale, car comme son nom l’indique il s’agit d’une vue d’en haut, nous montrant un personnage emblématique de la piste : une écuyère, bien campée sur ses jambes, les deux pieds sur le dos de son cheval qui caracole sous les ordres du maître de la piste, sa chambrière à la main. A ses côtés, et au milieu du cercle magique, un palefrenier maintient une barrière que l’équidé et l’amazone vont devoir franchir. Cette dernière tenant en même temps, les bords d’une longue étole rouge qui vole dans les airs; donnant à cette gravure un espace coloré qui attire forcément l’œil, mais aussi donnant une grâce singulière à ce numéro. En haut, on aperçoit quelques spectateurs affairés. Une femme lit, un homme s’évade en pensée, un autre regarde autre part, un quatrième réfléchit... Bref tous semblent peu intéressés par l’action qui se déroule, sauf un garçon qui semble totalement subjugué par le travail de la belle artiste.
Cette œuvre de 1844, utilisant la technique plume, crayon et rehauts d’aquarelle, a été crée dans le ton ocre-brun par Jean Ignace Isidore Gérard Grandville (1803-1847) un caricaturiste, illustrateur et lithographe français de génie, connu pour ses dessins imaginatifs sans retenue poétique et ses caricatures sardoniques créées pendant le règne du roi Louis-Philippe au XIXe siècle.
Le Musée Carnavalet à Paris conserve un cahier de croquis et un album de 50 dessins et aquarelles, d’où est tiré ce splendide dessin consacré aux arts équestres.