Cette petite huile sur toile de format (51 x 35) nous montre 5 artistes, 2 chiens et 1 singe, travailler en palc. Autrement dit, ces saltimbanques se produisent hors d’un chapiteau, au tapis comme on disait autrefois.
Un clown blanc, sorte de Pierrot harangue les spectateurs dont beaucoup sont assis sur les bancs disposés devant le tour de corde qui désigne l’espace où les circassiens se produisent. Un jeune fil-de-fériste tenant fermement son balancier, ce qui lui permet d’abaisser son centre de gravité, évolue avec sûreté et élégance sur une corde tendue entre deux croix en bois posées sur le sol. En bas à droite un autre jeune acrobate rythme à coups de grosse-caisse le spectacle, soutenu par la trompette qu’un autre musicien tout rouge vêtu tient en bouche, artiste légèrement caché en retrait derrière le jeune percussionniste. Enfin une acrobate immaculée de blanc, la taille moulée dans une sorte de tutu cloche en tulle, les bras croisés et le corps appuyé contre le tronc d’un mât semble ailleurs, attendant son tour. Enfin au fond à droite contre un chêne une roulotte complète la scène, ainsi que les habitations du village que l’on devine à gauche. Quant aux spectateurs, vieillards comme enfants ils semblent attentifs et ravis de cette distraction qui les sort de leur habitude et les fait rêver.
Ce tableau dû au talent du peintre figuratif allemand Ludwig Blume Siebert (1853 – 1929) spécialiste des scènes bucoliques et champêtres nous rappelle l'âpre labeur des bateleurs au XVIII° siècle lorsqu'ils allaient de villages en villages, donner leur spectacle et en échange, recevoir la reconnaissance sonnante et trébuchante des spectateurs. Remarquons qu'en bas à gauche le peintre a représenté une fillette en train de faire la quête. On l'aperçoit arrêtée devant un homme, elle tend la main sollicitant ainsi la générosité de cet individu. Ce dernier mettant sa main dans sa poche pour trouver quelques piécettes.