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Si traditionnellement les quarantièmes sont rugissants, la 40ème édition de cette manifestation circassienne créée en 1977 par Dominique Mauclair ne l’était manifestement pas. Privilégiant depuis un certain temps la chorégraphie et la plastique du corps masculin, le cirque de Demain endort et oublie ce qui fait la magie et l’émerveillement de la piste, mélange indissociable de grâce, d’exploit, de peur et de rire, sans oublier l’indispensable connivence entre l’artiste et les spectateurs. Or la plupart des jeunes artistes vus cette année oublie qu’ils sont regardés, contemplés, par un public prêt à s’enthousiasmer pour leur prestation. Ces jeunes pousses circassiennes ont de plus en plus tendance à dérouler leur numéro sans se soucier d’entretenir une complicité avec les spectateurs. 

Question rire, un seul numéro sur 22 et c’est trop peu, le cultivait.  Il faut dire que depuis un certain temps le Festival mondiale du Cirque de Demain ne recherche plus les numéros qui font rire ou sourire. Et cette année seuls les excentriques et déjantés de la Compagnie Soralino ont entretenu la flamme de la bonne humeur avec leur loufoque et leur étonnant numéro de déménageurs de l’absurde. Basé sur une réelle complicité avec le public, ce numéro a réveillé les spectateurs qui leur ont fait une ovation méritée.

Ovation méritée aussi pour Ellie Rossi (corde verticale), Alexey Ishmaev & Pavel Meyer (sangles aériennes), la Troupe Efimov (acrobaties au sol), Scandinavian  Boards (planche coréenne) et les virevoltants chinois de la troupe acrobatique de Dalian.

Coup de chapeau aussi pour la complicité entre la japonaise Mizuki Shinagawa (tissu aérien) et son contrepoids humain qui par sa seule présence active, complète et magnifie la prestation de l’artiste. Autre numéro à signaler celui du Vietnamien Laurence Tremblay-Vu qui sur son fil allie chorégraphie et prouesses techniques en nous proposant quelques gestes rarement vus. 

Si les voies du seigneur sont, parait-il impénétrables, celles du Comité de Sélection du Festival semblent l’être aussi. En programmant certains numéros : Winston (magie) ou les fragiles équilibres de Marula Eugster Rigolo, qui auraient gagné à être présentés dans un lieu plus intime que l’immensité du plateau du Cirque Phénix, les organisateurs ont handicapé considérablement ces deux artistes.

Enfin certaines prestations n’avaient rien à faire dans cette compétition tant ils étaient faibles et lacunaires. Très curieusement ils étaient placés, à part un, dans le spectacle B, celui qui n’est pas retransmis en direct sur Arte Concert le samedi soir. Je veux parler de Kostiantyn Korostylenko (jonglage), Milena & Christopher (double trapèze fixe) Johan Santiago Aponte (cerceau aérien), Julian Saether (jonglage),  Guillaume Paquin & Nicole Faubert (sangles aériennes). En plus ces artistes utilisaient un habillage sonore, on ne peut parler de musique, qui ne mettait nullement en valeur leur prestation…  

 

 

Chaque année les organisateurs dédient le Festival à des circassiens décédés. Cette année ils ont oublié de citer Violette Medrano (voir blog30/04/2017) l’artiste et la directrice du cirque du même nom décédée le 28 juillet 2018.

Ce n’est pas un oubli, c’est une indélicatesse pour le monde de la piste en général et pour les Medrano en particulier.

Le Jury présidé cette année par Anny Duperay a été fort généreux en distribuant 34 prix. Ils ont en plus créé une récompense (le Grand Prix) qui n'existe pas et qui laisserait à penser qu’il y a maintenant mieux qu’une Médaille d’Or au Cirque de demain.  Etonnant non !

On en reparlera demain…  

Tag(s) : #Festivals
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