Aux premiers coups d’œil, le spectateur est inondé par le rouge, et même l’orange lui parait écarlate. Le cerceau, la piste, le pantalon, le fouet, le tabouret montrent le monde des fauves. Par contre le reptile détonne dans le tableau, mais le peintre le fait cohabiter dans son fécond imaginaire où fauves et reptiles existent, clin d’œil à l'Afrique.
Nous sommes dans la cage, au milieu des animaux sauvages, avec le dompteur, mais nous pénétrons aussi dans l’univers figuratif de Rémi Blanchart (1958-1993). Ici pas de fioritures, ni douceurs du trait, tout semble droit et froid. Les personnages sont statiques. Nous sommes devant une gravure, non devant une image digne de la ligne claire chère à certains dessinateurs de BD.
Cette Sérigraphie sur papier (100 x 65) de 1986, est un bon exemple de ce que l’on nomme "Figuration Libre". Ce mouvement regroupe des peintres trouvant leur inspiration dans la culture rock, les bandes dessinées, l’imagerie populaire, la publicité, la télévision ou le cinéma, tout ce qui forme l'univers culturel de la seconde partie du XX° siècle.
Rémi Blanchard a imaginé plusieurs sérigraphies ayant pour thème le cirque avec il faut le souligner quelques différences, dans l’une, un seul crocodile, dans une autre plusieurs…
Attentif à toutes les expressions artistiques, qu’elles appartiennent à l’art brut, à l’art populaire ou singulier, Rémi Blanchard ne peint ni la ville ni l’enfance même si ses œuvres sont inspirées dans ses souvenirs de jeunesse, de ses vacances en camping, de sa famille, de sa ville. L'oeuvre de cet artiste, reconnu aussi bien en France, au Japon et aux Etats-Unis où il collabore et expose aux côtés de Basquiat, Kenny Scharf et Keith Haring occupe une place à part dans le monde de l'art.
Un site officiel : https://www.remiblanchard.fr/ de cet artiste décédé à Paris d’une overdose un certain 11 mai 1993 est la disposition du curieux qui voudra mieux connaître le travail de Rémi Blanchard.