Voilà un film totalement tombé dans l’oubli, sans grand intérêt cinématographique, au scénario insipide, à la mise en scène fade, avec des acteurs, hormis Paul Meurisse, totalement tombés dans l’oubli mais qui a cependant retenu mon attention.
En effet l’affiche de "Sérénade au bourreau", titre bien niais, montre en haut et sur fond noir une trapéziste tombant de son agrès. Cela a forcément retenue ma curiosité et grand bien m’en a pris car dès le générique on peut lire "collaboration artistique des spectacles du Cirque Rancy".
En visionnant avec attention ce chef d’œuvre oublié on peut en effet voir 4 courtes scènes tournées sous le chapiteau du cirque Fanni (voir blog20/05/11), dans le cirque c'est le Mondial Circus, et notamment entrevoir Albert Rancy (voir blog17/06/18) travailler avec des chevaux ou des caniches. On aperçoit aussi un groupe de jongleurs répéter avec des massues, deux clowns (un blanc et un auguste) regarder le spectacle en entrouvrant le rideau de piste...
Et point d’orgue, deux scènes dramatiques montrent deux trapéziste perdant l’équilibre et chuter de leur agrès. La première malheureusement décédera, et la seconde, sa remplaçante, n’aura que les jambes cassées et courra comme un lapin 5 mn après.
C’est fou le nombre de fois où la piste en général et le trapèze en particulier ont été utilisés pour accentuer le drame d’une œuvre insignifiante et sans imagination. Oui drame et cirque font trop souvent chemin commun.
Quant au scénario, il relate le plan machiavélique mis au point par un médecin psychiatre (Paul Meurisse) pour se venger de sa femme (Tilda Thamar) qui l’a trompé avec un de ses patients, un ancien pilote (Gérard Landry) traumatisé par les horreurs de la guerre. Le médecin va étrangler son épouse et faire porter les soupsons sur son ancien amant qui vit désormais un amour fou avec la trapéziste du cirque (Véra Norman). Mais un gentil commissaire (Antonin Berval) qui au début est déguisé en moine, découvrira la vérité et obligera le médecin à se suicider. Ouf tout est bien qui finit bien et la morale est sauve.
Pour ceux que cela intéresse, la Revue "Mon Film" a en 1952 édité un numéro consacré à ce film signé Jean Stelli, réalisateur de "La Foire aux femmes" ou de "Rapt au Deuxième Bureau" des films inoubliables...