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La  MGM avait obtenu en 1924 un succès notoire avec un film muet : "Larmes de clown" (He who gets slapped - Celui qui se fait gifler) réalisé par Victor Sjostrom,  plus connu sous son nom américanisé de Victor Seastrom. Le scénario relatait les déboires d’un homme désespéré voulant rompre avec son passé. Pour cela il se fait engager comme clown, sous un chapiteau où bouffonnerie et pathétique se côtoient. Perdant magnifique, mais perdant malgré tout, il s’éprend sans espoir d'une belle et émouvante écuyère qui bien entendu en préfère un autre.  Signalons pour la petite histoire que c’est avec cette production qu’apparaît pour la première fois à l’écran le légendaire logo du lion rugissant.

Les producteurs espérant retrouver le même succès, demande deux ans plus tard, à la même vedette (Norma Shearer) de jouer le rôle de la trapéziste vedette d’un film dont l’action dramatique se déroulera aussi sur la piste d’un cirque. Ce sera "Le Cirque du diable" (The Devil's Circus) Pour le réaliser la MGM fait appel à un réalisateur scénariste et acteur du vieux Continent, le danois Benjamin Christensen (crédité au générique sous le nom de Christenson). Ce dernier avait acquis en 1922 une bonne notoriété avec un semi documentaire muet "La Sorcellerie à travers les âges", film réalisé sur le mode documentaire mais contenant  de nombreuses scènes de fiction comparables aux films d'horreur traditionnels.

Le Cirque du Diable, est le premier film tourné aux États-Unis par le réalisateur danois Benjamin Christensen. Mélodrame à grand spectacle, présentant non seulement de spectaculaires numéros de cirque (revue, clowneries, trapèze, dressage de fauves, etc.), mais aussi des thèmes chrétiens  avec des apparitions du Diable et évocations de Dieu à des moments cruciaux. Le Diable y apparait à plusieurs reprises pour montrer qu'il tire les ficelles de tous les drames humains et des amours malheureux.

Le scénario raconte l’histoire d’un pickpocket et d’une trapéziste tombant amoureux. L'histoire se déroule en Europe : Un mauvais garçon, Carl (Charles Emmett Mack), fait la connaissance de Mary (Norma Shearer) une orpheline venue chercher du travail dans un cirque. À son contact, il commence à revenir sur sa mauvaise vie, quand le sort les sépare. Mary continue à travailler au cirque, mais le danger la menace, en la personne du dompteur Hugo (John Miljan) et de son amie Yonna (Carmel Myers). Survient la Première Guerre mondiale, qui disperse tous les personnages...

Ce film de 70mn tourné en 35 mn, ne fut pas le chef d’œuvre escompté. Toute fois malgré le dépaysement et l’ambiance des studios américains, l’art de Benjamin Christensen sut rendre intéressante la mélodramatique histoire d’une petite acrobate sentimentale qui tente de ramener un mauvais garçon dans le droit chemin qui, parallèlement sème le trouble dans le ménage du dompteur de fauves au-dessus desquels elle exécute un périlleux  numéro.

Les critiques notèrent que l’accident (chute dans la cage et nœud de l’action) était fort bien filmé et que la vie du cirque était très bien reconstituée et avec réalisme certain.

Notons que ce n’était pas la première fois qu’un film mettait en scène la chute d’une artiste aérienne dans la cage aux lions. En effet dans deux précédentes productions muettes, en 1912 avec "La Vie des Saltimbanques" de Schnedler-Soerensen, et en 1924 avec "l’Etoile du Cirque"  de J. Guter, une scène similaire est filmée. Comme quoi les scènes dramatiques filmées restent toujours un peu les mêmes.

Tag(s) : #Cinéma
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