Disons-le tout net, le spectacle de cette année laisse en bouche une saveur de fadeur. Et pour une édition qui veut fêter les 250 ans du cirque moderne, le gâteau était un peu juste et relevait du trop peu. Ainsi un seul numéro avec des animaux, décidemment les animalistes font peur et effrayent le milieu circassien et municipal. Souvenons-nous l’année dernière ont avait droit à des éléphants et des otaries, en 2016 des chevaux (voltige djiguite) et des tigres (Stefano Orfei Nones, en 2015 des jeux équestres (Alex Giona) et des loups (Sonia Lestienne), en 2014 les lions de Namayca Bauer et la cavalerie de Sacha Houcke. Oui chaque année il y avait au moins deux numéros avec animaux et cette année nous n’avons eu droit qu’aux pâles fantaisies équestres de Mario Lurashi, plus à l’aise dans un studio de cinéma ou dans des spectacles hippiques que sur une piste de 13 m de diamètre où même son numéro de Haute école laisse un peu froid le public.
Autre travers pour allonger la sauce on demande à Elsa Bontempelli, la Mme Loyal peu inspirée cette année de chanter, on organise une parade des drapeaux et l’entracte finit plus (plus de 40mn) … bref on allonge la sauce.
Côté prestations, trop de musique en conserve renfermant et éloignant l’artiste du public. On se croirait à la télé. Par exemple les exercices présentés par le Duo Extrem, Ting Huang ou Audrey et Thomas, ces derniers confondant trop souvent grâce et poses plastiques, ne laissent passer aucune émotion. Oui trop d’artistes ne communiquent plus avec le public, cela donne un empilage de numéros où il n'y aucun échange entre les artistes et les spectateurs..
Heureusement ce n’est pas le cas de Housh ma Housh, dont on connait par cœur les blagues visuelles mais qu’on retrouve toujours avec plaisir ni avec la Troupe acrobatique de Pékin démontrant une fois de plus sa grande habilité au diabolo. Très curieusement la Troupe moldave Chaban fait mieux rentrer le public dans son univers en étant Bikers que voltigeurs à la balançoire russe.
Néanmoins un numéro a fortement suscité notre attention c’est celui le Duo Stauberti, où le porteur en plus de maintenir une perche sur son front, au bout de laquelle évolue sa jolie partenaire, se complique la tâche en chevauchant une échelle ou un monocycle et pour en ajouter une couche, se met à jongler avec 5 massues. Incroyable, mais vrai.
Le jury présidé par Alexander Ogurstov a su à l’issu de ces représentations, reconnaître les siens et a décerné les récompenses suivantes ;
Prix du Président de la République et Prix du Docteur Alain FRERE : Housh ma Housh (art clownesque),
Coquelicot d’or, Prix du public et Prix du club du cirque : Duo Exxtrem (sangles aériennes),
Coquelicot d’argent : Ekatarina Shustova (tissus aérien),
Coquelicot de bronze et Prix spécial du jury : Duo Stauberti (perche aérienne),
Comme on voit les membres du jury ont aussi fait fi du seul numéro équestre et ont rendu un verdict digne d’un festival d’art acrobatique.
Espérons que pour sa vingtième édition, le Festival circassien de Domont se rappelle le dosage d’un bon spectacle circassien, non seulement la diversité est indispensable mais l’émotion que l’artiste fait passer est primordiale.