L' Association Européenne du Cirque (E.C.A.) déplore que l'interdiction des animaux sauvages dans les cirques ait été décidé sans que le monde du cirque ait été consulté. Aussi a-t-elle décidé de publier une lettre ouverte, dont voici le texte intégrale:
"Il est apparemment difficile pour les militants et les organisations de protection des animaux d’ accepter, voir comprendre, qu'il existe en France et en Europe des cirques qui sont animées des meilleures intentions envers leurs animaux, leur procurent des soins irréprochables et les aiment sincèrement et profondément.
Nous tenons à souligner que, ces dix dernières années, le monde du cirque a lui-même œuvré à l'élaboration d'une législation adéquate, permettant au secteur de posséder, présenter et transporter des animaux.
Depuis 1770, les animaux font partie intégrante des spectacles de cirque. Ils appartiennent à de grandes familles du cirque ou à des entraineurs indépendants, et sont tous nés en captivité. Les cirques traditionnels sont forts d’une riche tradition et font partie de notre patrimoine culturel et de la mémoire collective.
Ces 25 dernières années, le cirque a déployé des efforts considérables pour garantir le bien-être animal et les soins aux animaux, et ainsi les mettre au centre de ses préoccupations, contrairement à l'image que les militants de la cause animale veulent imposer au grand public, sans aucune nuance et sens de la réalité.
La plupart des organisations de défense des animaux présente le cirque comme un monde dans lequel les animaux mènent une existence misérable, intolérable et cruelle, où le bien-être ne prime jamais et où l'identité et la nature de l’animal seraient totalement ignorées.
C'est complètement faux.
Plusieurs études scientifiques démontrent que le contraire est tout autant fondé et que le cirque traditionnel agit en connaissance de cause et avec le respect à l’égard des animaux.
C’est précisément pour cette raison que le cirque est le premier à dénoncer les compagnies négligentes, qui n’accordent pas l’attention nécessaire au bien-être animal ou qui se moquent de la législation. Ces situations intolérables sont radicalement dénoncées par le secteur du cirque et les organisations professionnelles.
Il faut à tout prix éviter de généraliser et de condamner les compagnies de cirque, animées de bonnes intentions et respectant les règles d'éthique et la législation en vigueur. Car un comportement contraire témoignerait d’un manque de respect envers les efforts que les cirques et les entraineurs-soigneurs fournissent au quotidien afin de garantir et d'optimiser le bien-être de leurs animaux.
Soucieux de la protection des animaux, les organisations de défense du bien être animal ne devraient pas se prêter à ce jeu…
D’autant plus que ces mêmes cirques reconnaissent l’importance des droits des animaux et le rôle des organisations qui œuvrent à leur défense.
Les pratiques répréhensibles doivent être dénoncées et les récidivistes doivent être poursuivis en justice de manière irrévocable.
Heureusement, il existe aussi des organisations de défense des animaux qui, fortes de leur expérience sur le terrain, constatent, confirment et reconnaissent que de nombreux cirques agissent correctement et peuvent même servir d'exemple.
Les cirques pirates, souvent originaires des anciens Pays de l’Est et de la Russie, doivent être rappelés à l'ordre sur le champ.
En revanche, la grande majorité des cirques en Europe devraient être respectés davantage – et, dans certains cas, même réhabilités – par ces organisations qui diffusent des informations inexactes et souvent mensongères, qui influencent et manipulent l’opinion publique, dans le but de pouvoir justifier leur existence, leur fonctionnement et leurs actions, et de garantir ainsi leur raison d’être.
Sans parler de leurs pratiques douteuses, sous le couvert du bien-être animal, visant à utiliser ces mêmes animaux pour s’afficher dans les médias, susciter des émotions fortes auprès du public grâce à des histoires « dramatiques » et à des images vidéo ‘subtilement’ montées, et ainsi pouvoir justifier leur vocation première, à savoir obtenir un maximum de donations et de fonds que possible, de la part des particuliers, des administrations publiques et de diverses organisations.
Tant en France qu'au Royaume-Uni, en Allemagne, en Suisse ou en Espagne (pour ne citer qu’eux), le cirque ne se contente pas de respecter les normes et règles en vigueur. Il vise à améliorer en permanence le confort, les soins et le bien être de ses animaux.
Qui est en effet au courant que les cirques investissent dans des équipements supplémentaires, qu'ils accordent de l’importance au choix d’un fourrage adaptée à chaque animal, au respect d’un régime alimentaire équilibré, à la kinésithérapie et à un suivi vétérinaire régulier ?
Qui s’est déjà intéressé aux résidences d’hiver et aux domaines qui ont été achetés et aménagés par les compagnies de cirque pour garantir une existence sereine et digne de leurs animaux-pensionnaires.
Les militants de la cause animale entreprennent des actions fortement médiatisées et bénéficient d’importants moyens de lobbying.
Souvent, ils évincent ainsi les initiatives louables et plus modestes du cirque lui-même, qui ne dispose pas des mêmes outils pour sensibiliser les médias et le monde politique.
Il n’est nullement question de vouloir lutter à armes égales, mais bien de plaider en faveur d’une attitude raisonnable et respectueuse à l’égard des familles et des compagnies de cirque qui font preuve d’une attitude loyale et d’un comportement et traitement correct envers les animaux.
Ce n’est que légitime envers ces cirques, mais aussi envers des millions de spectateurs qui aiment profondément le cirque traditionnel et prennent à cœur que les animaux de cirque soient traités correctement.
Nous espérons par conséquent que les militants de la cause animale et les organisations de défense du bien-être animal pourront adopter une attitude plus positive et constructive vis-à-vis des cirques qui se soucient du bien-être de leurs animaux et s'investissent réellement dans ce domaine."
Christian Nolens (E.C.A.)
Le 10 mai 2017
Pour illustrer ce propos une interview de la Princesse Stéphanie de Monaco, Présidente du Festival International du Cirque de monte-Carlo.