Il est singulier mais néanmoins instructif de constater que les deux grandes familles qui en France sont synonymes d’arts de la piste, les Bouglione et les Gruss, aient nommé un de leurs spectacles "Le Cirque" semblant ainsi suggérer qu’ils sont eux garants de cette forme de spectacle ancestral. Ainsi en 2002, pour les 150 ans du cirque d’hiver (voir blog25/02/2011) tel a été le nom que la famille Bouglione a donné à son spectacle et, en 2016 c’est aussi le titre de la 31ème production du cirque Arlette Gruss. Aussi est-il tentant aujourd’hui de faire un parallèle entre ces deux programmes afin de voir comment ces deux familles conçoivent le cirque au XXIème siècle.
En 2002, le visuel Bouglione nous montre au-dessus d’un bâtiment, (le cirque d’hiver de Paris) un clown -il s’agit de Yann Rossi (voir blog24/04/2013)- qui bras ouverts semble nous accueillir dans ce haut lieu de la piste. Le millésime 2002 orchestré par Tony Bario (voir blog13/10/2015) est présenté par Sergio (voir blog02/03/2011) avec la complicité d’un autre blanc Alberto Caroli (voir blog21/11/2015). La composition du programme est classique à savoir un charivari de clowns, des chevaux présentés par Karl Trunk, un jongleur Arturo Allegria, aux rubans aériens Andrea Togni, les Gotys présentant l’entrée du miroir (voir blog08/04/2015), un ventriloque et ses curieuses marionnettes Willer Nicoladi, la troupe de vélos acrobatiques du cirque d’hiver avec en son sein un certain Stéphane Danetto (voir blog13/09/2016) mais aussi Angelo Ballan, Régina, Sampion et Joseph Bouglione juniors, les diabolos de Martin Mall, les clowns musicaux les Rossyans, les otaries de Petra et Roland Duss, un numéro de transformistes Les Sudarchikov et en final aux barres fixes aériennes la Troupe des Peresvony.
Un bon et beau programme, somptueusement mis en piste dans la grande tradition de la piste, tel apparaît en 2002 la signature Bouglione.
Tout autre est le programme concocté par Gilbert Gruss pour la tournée 2016. Ainsi l’affiche représente un mélange de tradition (le clown les animaux…), et de modernisme (la moto l’avion..).
Tradition avec André (voir blog11/11/2015) et Bellini (voir blog24/04/2016) dans de nouvelles entrées, avec John Vernuccio-Togni présentant animaux exotiques et éléphants, avec Linda et Laura-Maria Gruss proposant la légendaire cavalerie Gruss. Tradition aussi avec Ramon Kathriner présentant un numéro de funambule au-dessus de la cage aux fauves de Manuel Farina. Et n’oublions pas les otaries d’Ingo Stiebner, Adrian qui en beau blanc vient agrémenter de sa présence le spectacle et Kevin Sagau en M. Loyal.
Modernisme avec le groupe de rats de Gunter Sachkman, avec le ballet aérien d’Alexis Briot, avec le beau numéro de barre russe de la troupe roumaine Stolan, avec les vertigineux sauts sur tremplin des motos de la troupe FMX Riders, avec Kelvin Gruss montrant son éclectisme en présentant à la fois une danse acrobatique et un combat de laser flight. Modernisme aussi avec les éclairages digne d’un concert musical et les costumes digne de ceux du cirque du Soleil, un grand bravo à Roberto Rossello (voir blog24/06/2016).
Enfin régal pour les papas, mêlant esthétisme et sensualité le double numéro présenté par la magnifique Helena Polach conjugue tradition (jonglage) et modernisme, (sangles aériennes).
Chez Arlette Gruss, on associe tradition et innovation, une marque de fabrique maison depuis quelques années, dont la signature est; "Avec nous faites la différence".
Pour conclure, notre bloc-notes n’a pas pour but d’opposer les spectacles Bouglione à ceux d’Arlette Gruss, non les deux familles proposent des spectacles d'une très haute tenue qu'il faut consommer sans modération.
Non, mais force de constater que les premiers ont plus tendances à proposer des programmes de cirque ancrés dans la tradition et les seconds des spectacles où se mêlent tradition et innovations, pour témoins ces deux clips de leur spectacle 2016.
#lecirque