Bata Gluvacevic, le nouveau président de l'association peut-être satisfait, la 24ème édition du Festival du Cirque de Massy a eu lieu, et si la querelle des égos (voir blog19/05/2015) se sent encore lors de cette édition, le principal est sauvé, cette manifestation n’est pas morte mais elle reste encore convalescente et fragile. Mais ce que recherche, aux dires des organisateurs le public massicois, c’est du cirque avec animaux et non de savoir qui en est le Président. Et en ce qui concerne les artistes à quatre pattes, ceux-ci ont ce week-end répondu présents. Chevaux, chiens, fauves, lamas, otarie, éléphants, watussis … ont défilé sur la piste de Massy. Aussi commençons par eux et tout d’abord par la famille Caplot dont la complicité avec les animaux est bien visible.
Steve Caplot, déjà vu à Massy en 2014, reçoit une "Piste d’or méritée. Cette année en 2016, il présente un nouveau groupe composé de 6 lionnes et d’un lion blanc. Numéro traditionnel avec une pointe de férocité, vivement mené par un belluaire qui obtient un triomphe, tant il communique bien au niveau du public.
John Caplot de son côté obtient une "Piste de Bronze" pour son très pur numéro de chevaux en liberté. Au cours de cette même manifestation il propose également un numéro d’exotiques avec chameaux, lamas, watussis…
Le russe Leonid Beliakov, "Piste d’argent", nous propose avec 5 chiens savants, deux prestations différentes, dont un numéro comique où son partenaire canin ne tient absolument pas compte des souhaits de son maitre. Succès assuré.
Côté prestation sans animaux, notons en priorité les incroyables et époustouflantes Flying Girls, déjà récompensées par une "Etoile d’or" lors du 12ème festival du Cirque de Grenoble qui reçoivent ici à Massy le "Prix du Président de la République". Ces extraordinaires artistes de Corée du Nord, 4 gracieuses voltigeuses soutenues par 4 énergiques porteurs, nous proposent une succession d’exploits où la beauté se dispute au danger. Triple pirouette, triple saltos suivi d’un double puis feux d’artifice final, un quadruple salto, montrent que ce groupe est un des meilleurs, si ce n’est le meilleur, à l’heure actuelle.
Venant de Mongolie la Troupe Puje nous propose deux numéros : un de voltige au sol et un second de corde à sauter. Ils enthousiasment public et jury, et obtiennent une "Piste d’or", tant leur numéro est rythmé et parfois audacieux au niveau des prises de risques.
Côté grâce et beauté aux tissus aériens, le duo formé par la splendide Ambra Faggioni et l’acrobatique Yves Nicols qui sur un air de tango chanté par Yves lui-même, nous présente un audacieux numéro aérien. Ces artistes sont récompensés par une logique "Piste d’argent".
Un jongleur dont la rapidité dépasse l’entendement, et qui sait admirablement communiquer avec le public, rafle une "Piste de bronze". Michael Ferreri nous propose toutes les facettes de son art et va jusqu’à jongler avec 9 balles, là aussi succès assuré !
Un dernier numéro visuel récompensé par un "Prix spécial du jury" il s’agit des Mesa Brothers, funambules colombiens proposent avec une grande maitrise tous les classiques de leur art à grande hauteur.
Complètent ce Festival présenté par l’énergique Carrie Harvey (voir blog22/01/2016) le duo Minazov (transformistes), Gustavo Sartori (tissus aériens), David Confal (diabolos), l’excentrique Konstantin Muraviev, les animaux d’Adriana et Ronald Spindler, à la barre parallèle les originaux Holmikers, une troupe de 7 motards les Dioros. Les frères Néry nous présentent, sans se prendre au sérieux, deux entrées traditionnelles : le château hanté et la machine à laver où Garibaldy et son frère, dans des entrées pas franchement nouvelles, savent être efficaces et faire rire de bon cœur les spectateurs conquis d’avance.
Cependant en sortant de cette manifestation on ressent bien que cette édition, que ce soit niveau de la qualité ou de la quantité, n’est pas à la hauteur de celles des années précédentes. Par exemple, pour les deux derniers millésimes, on comptait 26 numéros différents en compétition et cette année, il n’y en a que 21. En 2014 Jigalov et Bello Nock en 2015, comiques stars mondialement connus tiraient le programme par leur personnalité. Cette année ce rôle est dévolu à César Dias. Et si ses reprises d’excentrique musical sont subtiles il ne joue pas, du moins encore, dans la même division que ces illustres prédécesseurs. Enfin dernier ressenti, et c’est peut être le point à surveiller de toute urgence. Après avoir vu les spectacles, A et B on ressort avec le sentiment qu’il n’y avait pas assez d’artistes pour construire les 2 programmes qui composent cette manifestation. Ainsi en 2016 sur 12 ou 13 numéros programmés par spectacle, 6 sont au programme des 2 spectacles. Rappelons-nous en 2014 seul Jigalov était des 2 spectacles ou en 2115 Bello Nock, les tigres de Carmen Zander et l’admirable troupe de sauteurs à la Bascule, clowns d’or les Sokolov doublaient. En 2016, 6 numéros doublent, soit presque 50% du programme, c’est beaucoup trop. Et même le jury cette année est à la portion congrue, 5 membres à la place des 7 habituels.
En fin de compte cette cuvée 2016 a eu comme mérite de perdurer cet événement et même si cette année on constate, une baisse significative de la fréquentation, elle vient principalement d’après les organisateurs de la menace d’attentats en France, et non des bisbilles et changement de direction.
Oui 2016 année de transition en attendant 2017, année de la 25ème édition, et où ce Festival devra avoir retrouvé tout son faste et sa grandeur, sans quoi son avenir peut être saumâtre… Mais pour réinventer les bonnes recettes, une année de quiétude et de sérénité ne sera pas de trop pour élaborer un double programme digne du glorieux passé de Massy et pour cela faisons confiance à l’équipe de bénévoles dorénavant sous la houlette de Bata Gluvacevic.