Après le triomphe en 2014 du programme "Géant" (voir blog09/12/2014) les Bouglione pouvaient-ils faire mieux ou du moins aussi bien?
Pour le savoir installons-nous à notre place d'autant plus que la timballe retentit, l'orchestre de Pierrre Nouveau entame "Vive le Cirque" le cultissime indicatif de la Piste aux Etoiles, les Salto Dancers virevoltent autour de M. Loyal, la nouvelle production Bouglione intitulée "Rire" est sur les rails alors prenons du bon temps.
Le spectacle commence par un habitué de la salle: Hans Suppmeier qui déjà en 2013 et en 2008 présentait déjà 4 tigres et qui quelques fois antérieurement suppléait les absences de Joseph Bouglione en proposant la cavalerie maison. Il faut dire que cet artiste sur une piste sait tout faire, il a été acrobate, porteur au trapèze volant, écuyer, dompteur… Cette année cet élégant et décontracté belluaire dans une prestation rondement menée, propose 4 pensionnaires à qui il demande les routines classiques et coutumières.
Autres animaux, les perroquets présentés par Juan Guitirrez, une prestation sans grandes nouveautés, là aussi avec les routines habituelles.
Il en de même pour Régina Bouglione qui nous rejoue son sempiternel numéro de la Belle et Bête en reprenant comme en 2004 avec un partenaire équin à la robe blanche un numéro traditionnel de Haute Ecole.
Toujours côté Bouglione, les Juniors (Valéria, Valentino et Alessandro) présentent leur numéro annuel de magie et pour ce programme proposent deux illusions identiques. La première (la malle des indes) est une apparition disparition en bas, la seconde (une malle disposée sur un podium) avec une apparition disparition en haut. Étonnant non ?
Le cubain Rafael de Carlos donne avec 3, 4 ou 5 ballons un jonglage énergique et dynamique en utilisant, selon les circonstances, ses mains, ses pieds ou sa tête.
Côté italiens, Juliano et Fabio Anastasini proposent des acrobaties icariennes de bonnes factures montrant ainsi qu’ils possèdent tous les atouts pour faire une belle carrière circassienne.
La seconde partie débute par un numéro de trapèze volant comprenant 3 voltigeuses (Elsa, Céline et Emma), une porteuse Claire sur plateforme fixe et un porteur Roland sur balancelle. Les 3 voltigeuses dans une ambiance charleston évoluent tels des oiseaux avec grâce et audace en proposant entre autres un double passage original.
La troupe Hohote, de Mongolie extérieure termine le spectacle en proposant un équilibre sur girafe (monocycle de 2m de haut) ce qui en soi est déjà une prouesse. Mais chacune des 5 jeunes femmes, pour corser le numéro, propulsent de face ou en arrière à un rythme endiablé des bols à l’aide de la pointe du pied, sur leur tête ou sur celle d’une partenaire. Un moment de virtuosité sans aucune rattrape possible.
Avant ces 5 jeunes femmes les Olympo’s brothers, nous présente un numéro de main à main de très haute volée. Ces 3 jeunes artistes issus de l’Ecole du Cirque de Rio de Janeiro à la plastique impeccable nous proposent quelques figures qui donnent forcément des complexes à tout homme normalement musclé. Un moment prodigieux !
Vedette du spectacle, David Larible (voir blog30/09/2015) est incontestablement un des grands comiques de notre temps. Danseur, chanteur, musicien et jongleur c’est un artiste complet. Avec sa bouille joyeuse et constamment communicative, il sait mieux que personne jouer et s’amuser avec le public. Sous l'œil de M. Loyal Michel Palmer (voir blog27/03/2015) à la diction toujours impeccable et, d’Alberto Caroli qui cette année, a troqué le sac du clown blanc pour la redingote d’un dandy 1900, David Larible nous démontre qu’il est un parfait polyglotte en chantant "My way" dans une dizaine de langues. Il montre aussi tout l’étendue de son art du bel canto en chantant lors du passage de sa fille Shirley (voir blog01/10/2015) qui réalise avec ses sangles aériennes de véritables prouesses aériennes et sensuelles sous la coupole du cirque parisien. Un moment féerique et merveilleux.
Double clowns d’Argent (1988) et d’Or (1999), mondialement reconnu David Larible a travaillé dans les plus prestigieux établissements. Et même si ses entrées sont super connues (l’eau, les clochettes ou l’opéra) on les revoit toutes avec plaisir car cet auguste possède la "vis comica" donnée aux plus grands. Et ce n’est pas sans raison que les Américains l’ont surnommé "Le clown des clowns".
Et il faut le reconnaître c’est lui qui tire vers le haut un programme d’un niveau intéressant mais moins extraordinaire que celui de l’année dernière avec en vedette la famille Casselly (voir blog 27/12/2014). D’ailleurs en coulisse il se murmure que les Casselly pourraient bien revenir hanter le programme 2016 du Cirque d’hiver, tant leur prestation a marqué les esprits de cette salle légendaire. Alors attendons...