Né en Vénétie à Udine, fils de Blasio et Jane Franconi, le jeune Antonio connait très tôt la condition des gens du voyage, car à 23 ans il tue lors d'un duel un gentilhomme et doit s’enfuir de la péninsule. Arrivé à Lyon, le jeune Antonio devient soigneur d’oiseaux et de chevaux, mais s’étant battu avec un employé, il doit quitter précipitamment la ménagerie lyonnaise. Il acquiert alors des canaris, qu’il dresse et qu’il présente en Espagne où il découvre la tauromachie. Il devient organisateur de corridas, entrant quelques fois lui-même dans l’arène. Mais comme les courses de taureaux tombent de plus en plus sous l’interdiction des autorités, il reprend en l’améliorant son numéro d’oiseaux.
Engagé en 1782 par Philip Asley (voir blog07/06/2015) pour son numéro de canaris, Franconi reussit tellement bien qu'il le remplace lorsqu’il est obligé suite aux évènements politiques de quitter la France pour se réfugier en Angleterre. Comme Philip Asltey, Antonio Franconi est Franc-maçon. Il est initié le 30 mai 1784 à la loge "l’Etoile Flamboyante aux Trois Lys" acte indiquant le rôle non négligeable qu'a joué en France la Maçonnerie lors de la création du cirque moderne (voir blog14/11/2010).
Au retour d’Astley, en 1802, avec ses fils Laurent (1776-1849) et Henri (1779-1849), Antonio Franconi ouvre un premier établissement puis, en 1807, père et fils inaugurent le Théâtre équestre du Cirque Olympique où pour la première fois en France, une scène est accolée à la piste. Et c’est dans cet établissement qu’ils présentent des pantomimes historiques et militaires ainsi que des mélodrames à grand spectacle, où la présence des chevaux détermine le domaine du cirque français de la première moitié du XIXe siècle.
Après la mort d’Astley en 1814, les Franconi rachètent son établissement puis un deuxième Cirque Olympique ouvre en 1816 sur le faubourg du Temple, avant de s’installer au cœur des théâtres du boulevard du Temple en 1826, où Adolphe Franconi, fils d'Henri et petit-fils d’Antonio présente des pantomimes, dont la plupart sont dédiée à la gloire de l’armée comprenant près de 800 figurant avec feux de Bengale et orchestre de cuivre jouant des marches militaires. Malheureusement, toutes ces productions coûtent cher et la fortune des Franconi en prend un coup et se voit réduire comme peau de chagrin. Alors avec amertune Antonio Franconi assiste au dépôt de bilan de ses fils et au passage du Cirque Olympique sous le giron d’un ancien garçon boucher : Louis Dejean (voir blog20/03/2015).
A 98 ans, le 6 décembre 1836, le père du cirque français tire définitivement sa révérence, ses 2 fils décèdant 13 ans plus tard.
De nos jours, un cirque Franconi perpétue toujours le nom du créateur du cirque français. En effet en 1986, une des dernières descendantes d’Antonio Franconi Alexandra, cousine d’Annie Fratellini (voir blog29/03/2015), crée avec le clown Boboss un cirque portant cet illustre patronyme.