Anna Gosudareva, une Russe de 35 ans, n'avait rien à envier aux meilleurs acrobates. À 14 ans elle devient Championne d’Europe de sports acrobatiques. Et son nom figure par ailleurs dans le Livre "Guinness des records" puisqu'elle a été la première femme à réussir un quadruple salto sur barre russe.
En 2009, Mme Gosudareva a été embauchée par le Cirque du Soleil pour le spectacle "Alegría". Ce fut toutefois son dernier contrat, car une chute, de plus de cinq mètres lors d'un entraînement en mars 2012, à Nice en France, a fait qu'elle ne pourra plus jamais se produire en tant qu'acrobate. "Anna est considérée comme une invalide en Russie, et elle doit vivre d'une pension partielle de 120 $ par mois", indique son avocat lors de la poursuite intentée en Cour supérieure québécoise jeudi 6 mars.
Mme Gosudareva est formelle, son accident a été causé par "l'incapacité du cirque à fournir aux artistes un environnement sécuritaire. En mars 2012, les installations pour les entraînements du cirque étaient sous les standards, et inadéquats car non sécuritaires, peut-on lire dans le document de cour. Les locaux étaient mal installés, pas assez éclairés et trop petits. "
Tandis qu'elle s'exerçait à sauter, les porteurs de la barre n'avaient pas assez d'espace pour manœuvrer et, lors d'un saut de cinq mètres, personne n'a pu la rattraper, indique la poursuite. "Anna est restée consciente au sol, souffrant de détresse et de douleur intense en attendant l'ambulance", note le document de cour tout en ajoutant que le Cirque du Soleil avait réglé le problème d'éclairage le lendemain.
Mme Gosudareva a subi de graves blessures, et le Cirque du Soleil a mis fin à son contrat en 2013. "Le Cirque a refusé d'assumer ses responsabilités pour l'accident", déplore l'acrobate qui dit ne plus pouvoir marcher sur de longues distances, même avec une canne. La Russe, qui voulait devenir coach d'acrobates, a dû renoncer aussi à cette reconversion. Et avec des revenus maintenant dérisoires, elle se dit incapable de payer ses soins médicaux à Moscou, qu'elle évalue à 10 000$ par année.
De son côté le Cirque du Soleil a indiqué qu'il mettait "tout en œuvre pour assurer la sécurité et les conditions optimales pour [ses] artistes", mais que, l'affaire étant devant les tribunaux, il ne pouvait en dire davantage.