Artiste française, qui comme tout Fratellini savait à peu près tout faire sur une piste ou sur une scène, Annie Fratellini fut acrobate, clown, musicienne, chanteuse, ou actrice. Mais noblesse oblige, la petite fille de Paul Fratellin, commence sa carrière à 16 ans, en 1948 au cirque Medrano: petite silhouette juvénile en équilibre sur une boule bleue qu’elle fait avancer tout en jouant du saxophone. Puis descendant de cette sphère qui contient, un sax alto, un vibraphone ainsi deux concertinas dont elle joue en même temps, tout en tournant autour de la piste. Mais plus que la musique de cirque c’est le Jazz qui l’a fascine et l'attire aussi quitte-elle ce milieu de la piste pour entreprendre une carrière de chanteuse. Et cette facette du talent d’Annie Fratellini que nous souhaitons évoquer aujourd’hui.
Dotée d'une voix chaude et musicale, elle avait une élégance vocale naturelle et une netteté du phrasé. Après s'être produit comme chanteuse de l'orchestre du trompettiste Philippe Brun, dans des boites de jazz et des cabarets, en France et en Suisse, elle présente à l’Olympia, mêlant cirque et music-hall un tour de chant. Ainsi en entrée, elle reprend sa fameuse boule bleue tout en chantant une chanson un vaguement autobiographique "L’enfant de la balle". Puis après avoir affirmé sa technique vocale elle enregistre un premier disque chez Ducretet-Thomson, dans lequel elle reprend quelques standards américains de jazz en français. Ne rencontrant en France qu'un succès d’estime elle part en 1965 en Roumanie où elle fait avec un pur tour de chant, sans aucun élément de cirque à part un concertina, un énorme un tabac.
Rentrant en France elle décide de monter un orchestre de dixieland et passe avec succès à Bobino, puis entame des tournées dans les cabarets, boites de jazz… et enregistre chez Decca ou chez Ducretet-Thomson de nombreux disques où on peut entendre des standards indémodables comme: "J'ai ta main" (immortalisée par Trénet), "Vous qui passez sans me voir", "It had to be you", un des succès de Sinatra, une chanson d'Aznavour "Mon amour", mais aussi des titres moins connus, comme "Le gars de Rochechouart", écrit par Boris Vian, sur une musique d'Henri Salvador…
Elle poursuit cette carrière de chanteuse et de musicienne, mais un jour rencontre Pierre Etaix, l’épouse en 1969 et revient à la piste et crée avec lui une école de cirque mais cela est une autre histoire…