Mardi 2 décembre 2014 devant une salle à moitié vide ou à moitié pleine, c’est comme vous voulez, le Cirque du Soleil a présenté une production créée en 1996 à Montréal et qui a depuis, attiré plus de huit millions de spectateurs répartit sur les quatre continents (Guy Laliberté dixit). Le titre initial de ce spectacle devait être Transit, mais pour des raisons que je vous laisse deviner, cette production a été nommée Quidam.
Le quidam est un individu dont l’identité est inconnue. Or, c’est l’impression que l’on ressent en contemplant ce spectacle, un aspect froid, impersonnel dû pour beaucoup à la taille de la salle où est donnée du 2 au 7 décembre cette production québécoise. Mais reprenons par le début.
En entrant dans le POBP, des vigiles grands, forts et certainement musclés ont tendance à prendre les spectateurs pour les margoulins tant leur accueil est chaleureux. Sous le hall d’entrée aux quatre vents, la boutique des souvenirs tenue par une vendeuse pour le moins que l’on puisse dire, gelée, mais c’est vrai au Québec on a l’habitude du temps glacial. Enfin nous entrons dans l’immense salle du POPB bien vide et dans laquelle se trouve une scène décentrée, au-dessus de laquelle on trouve cinq rails permettant aux décors et aux artistes d’être facilement déplacés.
Et enfin les artistes eux-mêmes bien petits, sauf si on est assis aux places les plus coûteuses, mais ce n’est pas un scoop, les spectacles du Cirque du Soleil sont plutôt dédiés à un public un peu aisé. (voir blog26/09/2011).
Enfin bon, le spectacle doit être de qualité ! Et là on reste un peu sur notre faim avec du bon et du moins bon. Aussi commençons par le plus critiquable. Une musique, fort puissante digne d’un concert de Johnny Hallyday, dont le but est de remplir le vide qui assaille le spectateur devant cette salle disproportionnée pour un spectacle de cirque.
Prestation en demi-teinte de la part de beaucoup de participants, car les étonnants artistes créateurs de 1996, (le corps vieilli vite au cirque), ne sont plus là et ceux de 2014 bien que possédant tous les techniques acrobatiques et sportives de haut niveau, n’ont pas le charisme de ceux d’antan. Quelques exemples si vous voulez. Le personnage filiforme sorte de maître de cérémonie joué par Mark Ward n’arrive à être ce mélange de Valentin le désossé et de Dracula le vampire qu’était John Gilkey lors de la création. Les 4 rayonnantes et métalliques joueuses chinoises de diabolo (Gu Yi,Li Qiandian, Han Bing et Xue Huijuan) ont laissé la place à Wei Liang Lin, un maître dans ce maniement de cet objet, mais bien seul sur cette grande piste. La gracieuse et surnaturelle Olga Pikhiendo, a été remplacée par Anna Ostapenko son clone, qui n’a pas sa prestance. Un seul rescapé de 96 Yves Decoste, qui avec une nouvelle partenaire Valentyna Sidenko, présente toujours en alternance, son extraordinaire numéro de main à main (la statue vis versa). Numéro qui suscite toujours de nombreux applaudissements de la part du public présent. Fait aussi un tabac, le comique argentin Toto Castineiras, dans la célèbre entrée du cinéma, vue et revue, mais qui marche à tous les coups, tant les spectateurs que nous sommes pouffent de bon cœur des gaucheries et lourdeurs des autres quidams pris dans la salle. Autre temps fort les numéros de roue allemande et de banquine où sont mêlées grâce et beauté aux difficultés d’un numéro de haut niveau.
Un souhait alors, Quidam un spectacle qui doit être vu sous chapiteau à taille humaine et non dans un palais des sports lieux peu ou pas adaptés pour le cirque. Et si vous voulez pleinement profiter de cette production je vous conseille de visionner le DVD du spectacle 96, enregistré en 99, un vrai régal !