Après deux années au parc de La
Hotoie, le Cirque Arlette Gruss, dont le siège social est amiénois s’est réinstallé du 6 au 11novembre bien au chaud, pour 9 représentations, sous la coupole du cirque d’Amiens (voir
blog09/05/2013) aux 1650 places et labellisé depuis 2011 "Pôle National cirque et arts de la rue". Situé place Longueville et entouré de deux squares portant l’un le nom d’Arlette Gruss et
l’autre celui d’Annie Fratellini, ce bâtiment demeure encore hanté par le nom magique des Rancy (voir blog 22/09/2011) mais nul lieu ne pouvait mieux habiter le spectacle 2013 imaginé par Gilbert
Gruss.
Disons le tout net, nous sommes
restés un peu sur notre faim, il faut dire qu’il était difficile de mieux faire tant la précédente production "L’autre monde" était fabuleuse. Les numéros sont pour la plupart de haut niveau,
mais le jeu du nouveau M. Loyal est pour le moins dépouillé pour ne pas dire inexistant. Heureusement un pierrot lunaire est bien présent et comble les vides. Quant aux costumes confectionnés
pour ce spectacle, il nous semble qu’ils deviennent un peu redondants et de la même facture que ceux des années passées.
Par contre si on aime la nouveauté, il y en a
une de taille avec la présence d’Hubertus, artiste allemand ancien pensionnaire du Cirque Flic-Flac, complètement déjanté et digne du Cirque Archaos. Cracheur et avaleur de feu, créateur
d’étincelles de feu à l’aide d’une meule électrique, ce provocateur né propose un numéro où l’outrancier et le vulgaire ne sont jamais absents. Mais sa prestation aux manettes d’une mini
pelleteuse-chargeuse, elle-même travestie en lapin rose digne du magazine Playboy, vaut le déplacement tant l’idée est originale.
Parmi les autres nouveautés,
Laura-Maria Gruss a cette année l’honneur de présenter seule la cavalerie, et du haut de ses 14 ans elle démontre une réelle autorité et une aisance hors du commun, démontrant qu’elle possède
bien le sang des Gruss. Par contre point de Kevin Gruss à Amiens, donc point de roue allemande, car dixit Medhi Rieben, le M. Loyal, il était difficile de poser le parquet sur de la sciure.
Curieux non ?
La "Troupe Zola" qui débute le spectacle
par une intrépide démonstration de banquine et qui le clos par une belle prestation à la bascule démontrant que la précision horlogère peut aussi être mongole. Tom Dieck (clown de bronze)
présente avec grâce et efficacité ses félins : lions, tigres et deux tigrons. Nicol Nicols sur son fil réalise d’audacieux sauts périlleux arrière et avant. Le Duo Serjo réalise un numéro de
main à main impressionnant. Quant aux "Flying Regio" ils exécutent au trapèze volant une série compléte de voltiges aériennes dont le légendaire triple. Côté comique, Tom et Pépé proposent deux
entrées convaincantes, celle du bébé chanteur et celle des SDF.
A la fin de Symphonik, les spectateurs du
Cirque Jules Verne se sont levés pour faire comme il est dorénavant de coutume, merci Patrick Sébastien, une standing-ovation à des artistes de grande qualité. Après Amiens la
"cathédrale"
a
repris du service avec les deux dernières étapes de cette tournée : Wasquehal et Paris.