Né à Marseille le 1er janvier 1883, dixième enfant d'une riche famille phocéenne, marchande d’huile et de savon depuis un édit royal lui ayant décerné le titre de "Savonnier du Roy", Alfred Court, n’est pas un brillant élève et l’école l’ennuie profondément, aussi son père l’établit ainsi avec son frère Jules comme éleveur de volailles. Plaisant début pour celui qui restera pour beaucoup le plus célèbre des dompteurs que la piste n’ait jamais connu. Malgré leur inexpérience les deux frères apprécient cette vie rurale et, à défaut de diplômes universitaires ils accumulent les prix dans les Comices agricoles. Mais lors du passage d’un cirque, le jeune Alfred féru de gymnastique part avec les saltimbanques. Sa famille ne voyant d’un bon œil sa nouvelle orientation, le fait arrêter à Bayonne par les gendarmes. Mais sa voie est désormais tracée, il sera artistes de cirque et en attendant des jours meilleurs il entretient sa forme dans le gymnase voisin.
Embauché par le Cirque Cristiani, dans un premier temps le jeune Alfred se fait remarquer comme équilibriste, acrobate, porteur de main à main, perchiste et le serait peut être resté si un incident en mars 1917 ne le pousse à présenter un soir les lions du dompteur "Sam" ce dernier étant complètement ivre. Alfred Court se tire fort bien d’affaire et quitte la cage sous les applaudissements. Puis avec Jules son frère commence l’histoire du "Zoo-Circus" (voir blog05 & 06/01/2011) qui de 1921 à 1932 le verra directeur de ce cirque mythique. Puis après avoir dressé et présenter des lions, des tigres, des ours, il se lance dans les grands groupes mixtes ce qui lui permettra en 1938 de présenter un groupe de 18 félin. Sa "Paix dans la jungle" mélangeant différentes races de fauves constituant selon Henry Thétard (voir blog29/03/2013) l’apothéose du dressage.
Peu de temps avant la guerre de 39-45, il part chez Barnum, où il devient directeur de la ménagerie et crée de nombreux numéros de fauves à la démesure de cet établissement dont le célèbre "Les Belles et les Bêtes" mettant en cage à la fois une douzaine de girls et de panthères. Dans son livre "La Cage aux Fauves" paru en 1953 aux" Editions de Paris" il raconte sa vie d’artiste et de directeur de cirques ainsi que son travail avec les animaux. Sa conception du dressage il faut bien l’admettre est en opposition avec celle employée actuellement basée sur la psychologie animale et sur l’exploitation des réflexes du fauve. A soixante ans passés il se retire de la piste et reçoit le 30 décembre 1974 un Clown d’Or en hommage à sa carrière exceptionnelle.
Trois ans plus tard le 1er juillet 1977, il décédera. Il est enterré à Nice au cimetière de Caussade.