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Publié par cirk75gmkg

 

Calacas.jpgTrès étrangement la mort est un sujet d’inspiration pour le cirque et plus particulièrement pour le cirque québécois. Ainsi le Cirque du soleil (voir blog10/11/11) propose dans son spectacle Corteo une dramaturgie basée sur la mort du clown, qui au moment du trépas revit avec émotion les meilleurs moments de son existence. Il revoit par exemple son enfance suggérée par la bataille de polochons et les sauts sur les lits, les femmes qu’il a aimées (les chandeliers aériens)… De son côté les 7 Doigts de la Main dans son spectacle « La Vie, un cirque mortel » (voir blogue12/11/11) utilise pareillement la mort comme fils conducteur. Ainsi l’auguste-acrobate-jongleur joué par Patrick Léonard décède à l’ultime minute de cette production, sous le regard d’un M. Loyal plus diable qu’ange. Plus prêt de nous, n’oublions pas la dernière création de Bartabas « Calacas » reprenant aussi ce thèmee.  On peut se demander pourquoi La Grande Faucheuse fascine-t-elle tant de nos jours les arts de la piste. Est-ce une incantation inconsciente à l’insécurité de notre époque ? Ou est-ce un bon sujet permettant de faire des bourrée ?

Si dans le cirque, la mort représente une menace permanente, on craint pour la trapéziste ou pour le dompteur. Un numéro aérien se nomme-t-il pas la roue de la mort, on désigne en français par saut périlleux ce que les italiens nomment salto mortale. La mort fait malheureusement partie du quotidien car si le risque zéro n’existe pas dans la vie courante il en est de même dans la piste où les accidents mortels font toujours les grands titres de nos gazettes. Aussi afin de se protéger contre les dangers inhérents à leur profession les artistes aériens utilisent de plus en plus une longe.  Mais si cet instrument est là pour sécuriser l’artiste il ne doit pas l’aider à faire son numéro et, il n’est pas rare de voir un funambule avec une longe très tendue lui procurant ainsi un second point d’appui qui lui facilite  grandement la tache. Beaucoup d’aficionados de la piste regrettent l’utilisation de cet élément de sécurité. Ainsi  Colette, grande experte en cirque, dans « Le Cirque » écrivait : « Il n’y a pas là de quoi rougir, puisse après le goût de l’angoisse éclate en nous l’ineffable gratitude, l’envie de serrer dans nos bras l’être ailé, le héros qui a survécu, qui a rencontré dans le vide, en quittant un trapèze, deux mains humaines assez puissantes pour interrompre son vol vers la mort ».

La mort reste indissociable du monde du cirque, et c’est pourquoi ce terme a été détourné et un mort désigne en langage circophile un animal qui ne travaille plus et qui est exposé à la ménagerie. Fellini termine son film Les Clowns (voir blog 12/12/10 ) qui rend un hommage au cirque de son enfance il filme avec  l’enterrement d’un vieux clown, mort après avoir vécu deux cents ans. Comme quoi la mort est un sujet intemporel.

 

      

 

 

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