La vie de Louise Weber, personnage hors du commun, est surtout connue, à côté de" Valentin le Désossé", de Jane Avril ou de "Nini Patte en l’air" comme danseuse de french-cancan, mais cela serait très incomplet si on omettait ses incursions dans les arts de la piste car elle s’est produite non seulement au Cirque Fernando (voir blog01/07/2012), puis une fois sa carrière de danseuse terminée elle s’est reconvertie en dompteuse de fauves. C’est cette partie moins connue de son existence que nous allons évoquer aujourd’hui.
Orpheline, recueillie par son oncle Georges à Saint-Ouen elle débute à 6 ans à l’Elysée Montmartre dans un bal public. Puis c’est pour elle la période de la débrouille. Elle est tour à tour blanchisseuse, modèle pour peintres ou photographes. Et c’est au Cirque Fernando le 12 janvier 1889 qu’elle commença sa carrière de danseuse où elle apparaissait dans la revue: "En selle pour la revue", reine du chahut, elle enchantait déjà les amateurs de jolies femmes en choquaint les pudibonds. Puis elle se produisit au "Moulin de la Galette" à "l'Élysée-Montmartre", au "Bal Bullier" ou à la "Closerie des Lilas". Despres, les frères Oller et Charles Zidler la lancèrent alors dans le cancan où en dansant le quadrille elle taquinait l'audience masculine par le tourbillon de ses jupes à volants relevés et de la pointe du pied elle faisait voler le chapeau d’un mondain. Son habitude à vider les verres des clients, tandis qu’elle passait à leurs tables, lui valut le surnom de La Goulue.
Délaissant les grands établissements en 1895 elle ouvrit à La Foire du trône une baraque de danseuses, décorée par son ami peintre Henri de Toulouse-Lautrec (voir blogt17/03/2011). En 1898 le célèbre dompteur Adrien Pezon l’engagea pour danser au milieu des fauves. Cette présence des animaux la décida à présenter elle même les félins. C’est ainsi qu’on put la voir à la "Ménagerie Juliano", chez "Laurent" où elle eut un accident avec la lionne Bellone. En 1900 elle épousa un ancien prestidigitateur José Roxler qui en cadeau de mariage lui offrit quatre lions et un tigre.
En 1903, elle eut les honneurs des gazettes car lors d’une représentation elle sauva son mari des griffes d’un puma. En 1907 à la foire de Saint-Cloud elle est blessée par le lion Négus. Puis c’est l’époque où les affaires sont moins bonnes et son établissement est réduit à présenter deux porcs-épics. Ruinée elle est obligé pour survivre de vendre des colifichets et s'éteint le 30 janvier 1929, mais reste à ce jour comme un personnage mythique de la Belle Epoque.